L’ampleur alarmante des passoires thermiques
Selon la Fédération nationale de l’immobilier (Fnaim), la situation est préoccupante dans les stations de ski françaises : 28% des logements sont classés F ou G au diagnostic de performance énergétique (DPE), soit plus du double de la moyenne nationale. Dans les Alpes, ce taux grimpe même à 33%, révélant une problématique majeure pour ces territoires touristiques.
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Les racines historiques du problème
L’origine de cette situation remonte à l’histoire même des stations : la majorité des constructions sont antérieures à la première réglementation thermique de 1974.
Ce parc immobilier vieillissant, combiné aux contraintes spécifiques de l’altitude sur les performances énergétiques, explique ces mauvaises performances thermiques généralisées.
L’impact de la loi Climat et résilience
Un calendrier strict s’impose désormais : interdiction de location des logements classés G dès 2025, F en 2028, et E en 2034.
Cette progression aboutira à une situation critique où près de 65% des logements en station pourraient être interdits à la location longue durée, sans rénovation préalable. Un défi majeur pour l’économie touristique de ces territoires.
La nouvelle donne des locations touristiques
La loi « anti-Airbnb », effective depuis janvier 2025, renforce ces contraintes. Les nouveaux meublés touristiques doivent désormais respecter les mêmes normes que les locations longue durée, avec des exigences encore plus strictes pour les changements d’usage : DPE E minimum en 2025 et D en 2034.
Les logements existants disposent d’un délai de 10 ans pour se mettre aux normes.
Le casse-tête du financement
La rénovation énergétique se heurte à un obstacle majeur : l’inadéquation des aides publiques. MaPrimeRénov’, principal dispositif de soutien, exclut les résidences secondaires, qui représentent pourtant 58% des logements en station.
Cette situation crée un véritable dilemme pour les propriétaires confrontés à la nécessité de rénover sans soutien financier adapté.
Conclusion
Les stations de ski françaises font face à un défi sans précédent : rénover massivement leur parc immobilier dans un délai contraint, sans disposer des outils financiers adaptés.
Cette situation pourrait profondément transformer le paysage touristique montagnard dans les années à venir, nécessitant une réponse politique et économique urgente pour éviter une crise majeure du logement en altitude.
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Laurent Jonas est un consultant chevronné en fiscalité, spécialisé dans l’optimisation des impôts et la gestion des finances des entreprises. Avec une solide expérience auprès des TPE et PME, il offre sur FAIRE des articles riches en conseils pour naviguer dans le monde complexe des crédits d’impôts et des aides publiques.