Une chute significative, mais une persistance du phénomène
Depuis le 1er janvier 2025, les logements classés G au Diagnostic de Performance Énergétique (DPE) ne peuvent plus légalement faire l’objet de nouvelles locations. SeLoger constate une diminution de 87% des annonces concernant ces biens par rapport à l’année précédente. Cependant, 2,3% des annonces publiées concernent encore des logements classés G, contre 3,2% les années antérieures.
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Paris, un cas particulier préoccupant
La capitale française se distingue avec 4,7% d’annonces de location de biens classés G, soit le double de la moyenne nationale.
Cette situation s’explique par deux facteurs majeurs : la forte proportion de passoires thermiques (35% des logements parisiens) liée à l’ancienneté du parc immobilier, et le déséquilibre persistant entre l’offre et la demande de locations dans la capitale.
Le coût de la rénovation, un frein majeur
La rénovation énergétique d’un logement classé G nécessite en moyenne un investissement de 40 000 euros selon la FNAIM.
Cette contrainte financière importante place de nombreux propriétaires face à un dilemme : entreprendre des travaux coûteux, vendre leur bien avec une décote, ou continuer à louer illégalement.
Une zone grise inquiétante
L’analyse est compliquée par l’absence de DPE dans 18% des annonces de location en France, malgré l’obligation en vigueur depuis 2021.
Cette opacité soulève des questions sur la possible dissimulation de biens classés G parmi ces annonces non conformes.
Impact sur le marché locatif
Selon Thomas Lefebvre de SeLoger, la proportion résiduelle de 2,3% de biens G en location ne devrait pas aggraver significativement la pénurie de logements locatifs.
Cette dernière serait davantage liée au durcissement des conditions de crédit en 2022-2023, qui a freiné l’accession à la propriété des locataires.
Conclusion
L’interdiction de location des passoires thermiques montre des résultats encourageants mais incomplets. Si la majorité des propriétaires semble respecter la nouvelle réglementation, des poches de résistance persistent, notamment à Paris.
Cette situation souligne la nécessité d’accompagner plus efficacement la transition énergétique du parc immobilier, tout en tenant compte des contraintes financières des propriétaires et des besoins pressants en logements locatifs.
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Laurent Jonas est un consultant chevronné en fiscalité, spécialisé dans l’optimisation des impôts et la gestion des finances des entreprises. Avec une solide expérience auprès des TPE et PME, il offre sur FAIRE des articles riches en conseils pour naviguer dans le monde complexe des crédits d’impôts et des aides publiques.