Une nouvelle réglementation aux impacts majeurs
Depuis janvier 2024, les logements classés G sont interdits à la location, une mesure qui s’étendra aux logements F en 2028. Cette décision affecte potentiellement 5,2 millions de logements, soit 17% du parc immobilier français. Si l’objectif environnemental est louable, cette réglementation soulève de nombreuses interrogations dans un contexte immobilier déjà tendu.
–
Le droit au logement mis à l’épreuve
La mesure pose un dilemme éthique fondamental : la restriction du droit au logement au nom de l’écologie.
Dans un marché immobilier en crise, avec une production de nouveaux logements au plus bas depuis les années 50, cette contrainte supplémentaire risque d’aggraver la pénurie, particulièrement dans les zones tendues. La question se pose : un logement mal isolé n’est-il pas préférable à l’absence de logement ?
Les failles du DPE
Le Diagnostic de Performance Énergétique, pierre angulaire de cette politique, présente plusieurs lacunes significatives :
- Un calcul basé sur une consommation théorique éloignée de la réalité
- Un système de coefficient pénalisant le chauffage électrique au profit des énergies fossiles
- Une fiabilité qui diminue proportionnellement à la surface du logement
- Des questions sur la formation et le contrôle des diagnostiqueurs
L’ajustement pour les petites surfaces
Bien que le DPE ait été corrigé en juillet 2024 pour les petites surfaces, les critiques persistent.
Ces modifications n’ont pas résolu l’ensemble des problématiques, notamment concernant la méthodologie de calcul et la fiabilité globale du diagnostic.
Les enjeux de l’accompagnement
La mise en œuvre de cette réglementation soulève des questions sur l’accompagnement des propriétaires et des locataires.
Le manque de préparation et de soutien adéquat risque de transformer une initiative environnementale en mesure punitive, alimentant les critiques envers la transition écologique.
Conclusion
Le DPE, malgré ses récentes modifications, reste un outil controversé dont l’application stricte pourrait avoir des conséquences sociales importantes.
Un meilleur équilibre entre ambition environnementale et réalité du marché du logement semble nécessaire, accompagné d’une révision approfondie des méthodes de diagnostic et d’un soutien renforcé aux acteurs concernés.
Articles similaires
- Les logements G pendant un temps interdits à la location sont-ils toujours sur le marché ?
- DPE et locations : une fraude au diagnostic atteint plusieurs milliards d’euros
- DPE : la location des logements de cette catégorie est désormais interdite partout, voici ce qui change pour les propriétaires !
- Immobilier : ces passoires thermiques sont interdites à la location… pourquoi sont-elles sont toujours sur le marché ?
- Passoires thermiques : quels sont les logements qui seront considérés comme « hors-la-loi » à partir du 1er janvier 2025 ?

Laurent Jonas est un consultant chevronné en fiscalité, spécialisé dans l’optimisation des impôts et la gestion des finances des entreprises. Avec une solide expérience auprès des TPE et PME, il offre sur FAIRE des articles riches en conseils pour naviguer dans le monde complexe des crédits d’impôts et des aides publiques.