Beaucoup de salariés ignorent qu’en cas d’arrêt maladie, les trois premiers jours ne sont souvent pas indemnisés. Ce délai de carence peut peser lourd, surtout si les absences se multiplient. Pourtant, il existe plusieurs moyens légaux pour ne pas perdre les 3 jours de carence et préserver son pouvoir d’achat. Voici comment agir.
Pourquoi y a-t-il 3 jours de carence en arrêt maladie ?
En France, le délai de carence est fixé à trois jours pour tout arrêt maladie classique. Cela signifie qu’aucune indemnité journalière n’est versée durant cette période. Il s’agit d’un mécanisme instauré pour limiter les arrêts courts à répétition. Il s’applique aux salariés du privé, et dans une certaine mesure, aux agents du secteur public.
Il ne faut pas confondre ce délai avec les règles spécifiques en cas d’accident du travail ou de maladie professionnelle, où l’indemnisation peut être immédiate.
Les cas où la carence ne s’applique pas
Heureusement, certains cas permettent de contourner la carence maladie. Voici les principales exceptions :
- En cas de rechute dans les 48 heures suivant la reprise : la sécurité sociale ne réapplique pas de carence,
- En cas de maladie professionnelle ou d’accident du travail reconnu,
- Pour les femmes enceintes sous certains régimes de protection,
- Dans certaines conventions collectives qui prévoient une indemnisation dès le premier jour.
Certaines entreprises compensent aussi cette période via des accords d’entreprise ou des dispositifs internes.
Le rôle de la prévoyance entreprise et de la mutuelle
De nombreuses entreprises ont souscrit une prévoyance collective qui complète les indemnités de la Sécurité sociale. Ces dispositifs permettent dans bien des cas de maintenir le salaire, y compris pendant les trois jours de carence.
Il est donc essentiel de consulter son contrat de mutuelle ou de poser la question au service RH. Dans certains cas, le maintien du salaire est automatique sans démarche particulière.
Peut-on récupérer les jours perdus par d’autres moyens ?
Certains employeurs proposent une forme de compensation en RTT ou en prime de fin d’année. D’autres salariés utilisent des jours de congés pour éviter d’être pénalisés. Toutefois, cette pratique est à utiliser avec précaution, car elle pourrait être refusée ou mal vue en cas de contrôle.
Une alternative est de prévoir un arrêt planifié après une intervention, permettant d’anticiper les jours de carence dans l’organisation professionnelle et financière.
Conseil : vérifier sa convention collective
Certaines conventions comme celles du BTP, de la métallurgie ou du transport prévoient le paiement intégral dès le premier jour d’arrêt. Cela signifie que la carence ne s’applique pas pour les salariés couverts par ces accords. Il est donc crucial de se référer à sa convention collective et de ne pas se fier uniquement au régime général.
Si l’entreprise applique un maintien de salaire partiel, la Sécurité sociale complète, mais avec les règles de base, y compris les 3 jours de carence.
Que faire en cas de doute ou de perte de revenus ?
Si vous avez déjà été impacté par la carence et avez subi une perte de salaire, vous pouvez faire un point avec votre mutuelle ou votre service RH. Parfois, il est possible de régulariser la situation ou d’obtenir un complément.
En parallèle, certains salariés sollicitent un soutien familial non fiscalisé pour absorber cette perte ponctuelle, notamment lorsque plusieurs arrêts surviennent la même année.
❓ Questions fréquentes :
- Si je prends un arrêt de 2 jours, suis-je payé ? Non, aucun jour n’est indemnisé en dessous de 3 jours.
- Ma convention me couvre dès le 1er jour, dois-je faire une démarche ? Non, c’est généralement automatique si l’entreprise applique le maintien de salaire.
- En télétravail, puis-je éviter l’arrêt ? Non, si l’état de santé ne permet pas de travailler, un arrêt reste obligatoire.
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Camille Bernard est dans l’immobilier avec une forte expérience dans la gestion de patrimoine et l’investissement locatif. Sur FAIRE, elle partage ses connaissances sur les tendances immobilières, les copropriétés et les projets de rénovation, tout en fournissant des conseils pratiques pour optimiser vos investissements.