Vous voulez aider vos enfants. Leur donner un coup de pouce pour acheter un bien, lancer un projet ou tout simplement alléger leur quotidien. Et vous avez les moyens de leur transmettre une partie de votre patrimoine. Mais une question vous freine : combien peut-on donner sans que le fisc s’en mêle ? La réponse existe, mais elle est moins simple qu’on vous l’a peut-être laissé croire. Entre abattements, types de dons, fréquence et conditions, il y a des subtilités que beaucoup ignorent, au risque de se faire rattraper par l’administration… parfois des années plus tard.
Le don manuel : simple… mais à déclarer
Ce que vous pouvez transmettre de main à main
Un don manuel, c’est un virement, un chèque, un objet de valeur… bref, un transfert sans notaire. C’est le cas le plus fréquent. Et il est parfaitement légal tant qu’il respecte les seuils définis par la loi.
Ce que beaucoup ignorent, c’est que même un don manuel doit être déclaré aux impôts, sauf s’il est très faible ou exceptionnel (comme un cadeau d’usage). Car l’administration fiscale peut réclamer des droits si vous dépassez certains plafonds.
À partir de quel montant doit-on s’inquiéter ?
Dès que vous dépassez les 100 000 € par enfant, vous entrez dans la zone taxable. En dessous, vous êtes exonéré… à condition de respecter les délais de renouvellement (tous les 15 ans) et de déclarer le don dans les règles.
Les abattements légaux : jusqu’où peut-on aller sans impôts ?
100 000 € par parent, par enfant… tous les 15 ans
C’est le chiffre que vous devez retenir : chaque parent peut donner jusqu’à 100 000 € à chaque enfant sans aucun impôt, tous les 15 ans.
Donc si vous êtes deux parents, un enfant peut recevoir jusqu’à 200 000 € exonérés sur cette période. Et si vous avez deux enfants ? Vous pouvez leur transmettre 400 000 € au total, sans déclencher de taxation.
Ce que ça signifie concrètement
Imaginons que vous donniez 80 000 € à votre fils en 2025. En 2035, vous pourrez lui redonner 100 000 €, sans souci. Si vous anticipez bien, vous pouvez transmettre une grande partie de votre patrimoine sans jamais passer par la case impôts.
Mais attention : si vous donnez 120 000 € en une fois, les 20 000 € au-dessus du plafond seront taxés, même si vous êtes dans le délai.
Le don familial de sommes d’argent : un bonus peu utilisé
31 865 € en plus, sous conditions
En plus de l’abattement classique, vous pouvez bénéficier d’une exonération supplémentaire de 31 865 € par enfant, si :
-
vous avez moins de 80 ans
-
votre enfant (ou petit-enfant) est majeur au moment du don
-
il s’agit d’un don d’argent uniquement (virement, chèque, espèces)
Cette exonération se cumule avec l’autre. Donc un parent peut donner jusqu’à 131 865 € à un enfant, sans impôts.
À utiliser une fois tous les 15 ans aussi
Ce don est également renouvelable tous les 15 ans. Et vous pouvez le faire même si vous donnez aussi à vos petits-enfants ou arrière-petits-enfants, si les conditions sont réunies.
C’est une astuce souvent ignorée… et pourtant redoutablement efficace pour transmettre davantage sans passer par la fiscalité classique.
Les erreurs qui font tout basculer
Ne pas déclarer un don trop important
Beaucoup pensent que “tant que ce n’est pas écrit chez le notaire, le fisc ne verra rien”. C’est faux. En cas de contrôle ou de succession, les dons non déclarés peuvent réapparaître, et les pénalités peuvent être salées.
Il suffit qu’un enfant reçoive un virement conséquent, que l’administration fasse un recoupement bancaire… et vous risquez un redressement, avec intérêts et majorations.
Confondre don et cadeau
Un “cadeau d’usage” n’est pas un don imposable, mais uniquement s’il est proportionné aux revenus du donateur. Offrir 1 000 € à Noël ou un bijou d’anniversaire peut passer. Offrir une voiture ou un virement de 20 000 €, moins sûr.
Si l’administration considère que ce n’est pas un simple cadeau, elle peut le requalifier et le taxer comme un don classique.
Articles similaires
- Déclarer un don familial aux impôts en ligne : l’erreur qui peut vous coûter cher !
- Quelle somme d’argent peut-on donner sans déclarer aux impôts ?
- Héritage et impôts : à partir de quel montant devient-il imposable ?
- SCI et bien immobilier : comment éviter les droits de succession ? L’astuce peu connue des investisseurs
- Réduire les droits de succession… ou même y échapper complètement : ces méthodes que l’État redoute

Benjamin Lambert est spécialisé dans l’analyse des marchés financiers et la gestion d’actifs. Avec plus de 12 ans d’expérience, il apporte des analyses claires sur les tendances boursières, les investissements durables et les stratégies fiscales. Sur FAIRE, Pierre décrypte l’actualité économique pour mieux vous guider dans vos choix financiers.