La délicate équation des passoires thermiques : vendre ou rénover ?
Le stock de logements classés F et G à l’indice de performance énergétique augmente significativement (+8,9% sur un trimestre), représentant environ un logement sur six. Cette situation est notamment due aux propriétaires bailleurs qui, ne pouvant plus louer leurs biens classés G, se retrouvent contraints à la vente.
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La décote significative des biens énergivores
Les chiffres sont sans appel : les passoires thermiques subissent une forte dévaluation sur le marché. Les maisons énergivores ont perdu 4,8% de leur valeur en un an, tandis que les appartements accusent une baisse de 2,9%.
Plus précisément, la décote atteint 19,1% pour un appartement et 33,4% pour une maison par rapport aux bâtiments basse consommation (A ou B).
Le prix réel des transactions
L’analyse de SeLoger sur 7 millions de biens révèle que les logements classés G s’affichent 14% moins chers que leurs équivalents classés D, et les biens F accusent une décote de 13%.
La situation est encore plus marquée lors des négociations, aboutissant à une différence moyenne de 16% sur le prix final.
L’opportunité de la rénovation
Malgré ces chiffres décourageants, environ 35% des logements énergivores présentent un potentiel de valorisation après rénovation.
Certaines villes offrent des perspectives particulièrement intéressantes : à Lille, un T2 classé G peut gagner 9,2% de valeur après rénovation, tandis qu’à Villeurbanne, cette plus-value peut atteindre 17,2%.
Les aides disponibles
La rénovation énergétique bénéficie d’un important soutien financier public et privé.
MaPrimeRenov’, les certificats d’économie d’énergie et la prime « Coup de pouce chauffage » peuvent couvrir plus de la moitié des coûts de rénovation, rendant l’investissement plus accessible et potentiellement rentable.
Conclusion
Face à la dépréciation croissante des passoires thermiques, la rénovation apparaît comme une option de plus en plus pertinente. Non seulement elle permet de préserver la valeur du bien, mais elle peut également générer une plus-value significative, tout en bénéficiant d’importantes aides financières.
La décision entre vendre en l’état ou rénover doit donc être soigneusement évaluée en fonction du potentiel du bien et des ressources disponibles.
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Laurent Jonas est un consultant chevronné en fiscalité, spécialisé dans l’optimisation des impôts et la gestion des finances des entreprises. Avec une solide expérience auprès des TPE et PME, il offre sur FAIRE des articles riches en conseils pour naviguer dans le monde complexe des crédits d’impôts et des aides publiques.