Un phénomène croissant sur le marché immobilier
Au troisième trimestre 2024, 13% des ventes de logements anciens concernaient des habitations classées F ou G. Cette tendance s’est accentuée depuis 2022, atteignant 17% en 2023, suite au décret sur l’interdiction progressive de louer les logements énergivores. Les propriétaires âgés, particulièrement concernés, optent majoritairement pour la vente plutôt que la rénovation.
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Le profil des propriétaires de passoires thermiques
Les statistiques révèlent une surreprésentation des seniors parmi les propriétaires de logements énergivores : 23% des propriétaires de biens classés F ou G ont plus de 80 ans.
Un quart des ménages possède deux tiers des logements détenus par des particuliers, et parmi les 10% des Français les plus aisés, 51% déclarent des revenus locatifs.
La stratégie des propriétaires seniors
Les propriétaires de plus de 60 ans adoptent une stratégie claire : ils vendent leurs logements énergivores pour acquérir des biens plus performants (classés A ou B).
Cette approche leur permet d’éviter des travaux de rénovation coûteux et complexes, tout en réinvestissant dans un bien plus conforme aux nouvelles normes énergétiques.
L’impact financier de la rénovation
Le coût moyen des travaux de rénovation, après déduction des aides de l’État, s’élève à environ 20 000 euros. Face à ces dépenses importantes et aux loyers souvent encadrés dans les grandes villes, de nombreux propriétaires préfèrent vendre.
Selon une étude BPCE, seuls 6% des propriétaires-bailleurs envisagent des travaux de rénovation énergétique dans les 5 prochaines années.
Conséquences sur le marché immobilier
Les passoires thermiques subissent une décote significative sur le marché : -15% en moyenne pour un appartement dans le Grand Est et jusqu’à -25% pour une maison en Nouvelle Aquitaine.
Cette dévaluation s’accentue dans un contexte de baisse générale des transactions et des prix, où l’étiquette DPE devient un critère de plus en plus déterminant.
Conclusion
La vente des passoires thermiques par les seniors illustre une adaptation pragmatique aux nouvelles exigences environnementales. Plutôt que d’investir dans des rénovations coûteuses, ils optent pour une stratégie de rotation de leur patrimoine immobilier, privilégiant l’acquisition de biens déjà conformes aux normes énergétiques.
Cette tendance devrait se poursuivre et potentiellement s’amplifier avec le renforcement progressif des réglementations environnementales.
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Laurent Jonas est un consultant chevronné en fiscalité, spécialisé dans l’optimisation des impôts et la gestion des finances des entreprises. Avec une solide expérience auprès des TPE et PME, il offre sur FAIRE des articles riches en conseils pour naviguer dans le monde complexe des crédits d’impôts et des aides publiques.