Vous pensiez qu’une assurance-vie était toujours un bon moyen de transmettre un capital sans frais démesurés ? C’est vrai… sauf si le bénéficiaire n’a aucun lien de parenté avec le souscripteur. Et là, c’est la douche froide. Car en 2025, la fiscalité sur les assurances-vie transmises hors cercle familial est tout sauf douce. C’est un détail que beaucoup de gens négligent au moment de désigner leur bénéficiaire. Pourtant, les conséquences peuvent être lourdes. Très lourdes. Parfois, jusqu’à 60 % du capital peut être absorbé par le fisc. Et ce n’est pas une exagération.
Pourquoi la fiscalité flambe hors parenté ?
Le lien de parenté : la clé de toute la fiscalité successorale
Quand un bénéficiaire est un enfant, un conjoint ou même un frère, la fiscalité est déjà lourde, mais relativement encadrée. Des abattements existent, les taux sont progressifs. Mais dès que le bénéficiaire n’a aucun lien de sang ou d’alliance, le fisc applique un traitement maximal.
Que vous désigniez un ami, un voisin, une aide à domicile ou même votre compagnon non pacsé… le traitement fiscal est brutal. La loi considère cette transmission comme un legs à un “tiers”, soumis à un taux unique de… 60 %.
Peu de moyens d’y échapper une fois le contrat signé
Et le piège, c’est que tout dépend du moment du versement et du contrat choisi. Certaines personnes pensent faire un beau geste, sans savoir qu’au décès, le bénéficiaire va devoir reverser plus de la moitié à l’État.
Il existe bien des dispositifs pour alléger la facture, mais tout repose sur l’anticipation. Pas sur l’intention.
Les règles fiscales applicables en 2025
Les contrats ouverts avant 70 ans : encore des abattements
Si le souscripteur a versé les primes avant ses 70 ans, la fiscalité est un peu plus souple. Le bénéficiaire, même sans lien de parenté, peut bénéficier :
-
d’un abattement de 152 500 € par bénéficiaire
-
puis d’une taxation à 20 % jusqu’à 700 000 €
-
puis à 31,25 % au-delà
Mais attention, cette fiscalité favorable ne s’applique qu’aux contrats en unités de compte ou en euros classiques, et uniquement pour les sommes versées avant 70 ans.
Après 70 ans : tout bascule
Si les primes ont été versées après les 70 ans du souscripteur, l’abattement tombe à 30 500 €… pour l’ensemble des bénéficiaires.
Et au-delà de ce seuil, les sommes sont intégrées à l’actif successoral… donc soumis au barème classique des droits de succession. Et là, c’est la tuile.
Sans lien de parenté ? Le bénéficiaire est alors taxé à 60 % dès le premier euro au-delà de l’abattement.
Tableau choc des montants à payer en 2025 (sans lien de parenté)
Capital transmis | Versement avant 70 ans | Versement après 70 ans |
---|---|---|
50 000 € | 0 € (abattement) | 0 € (sous 30 500 €) |
100 000 € | 0 € | 41 700 € à payer (60 %) |
200 000 € | 9 500 € | 101 700 € |
500 000 € | 69 375 € | 281 700 € |
1 000 000 € | 219 375 € | 581 700 € |
Ce tableau est édifiant. Il montre que pour une même somme transmise, la fiscalité peut aller de 0 € à plus de 500 000 € selon l’âge du souscripteur au moment des versements… et le lien (ou l’absence de lien) avec le bénéficiaire.
Les erreurs à éviter quand on désigne un bénéficiaire
Penser que la fiscalité sera douce pour tout le monde
Beaucoup imaginent que l’assurance-vie échappe systématiquement aux droits de succession. Faux. C’est le statut du bénéficiaire qui fait la différence, pas le contrat en lui-même.
Sans lien familial officiel, même un proche très présent peut être taxé au maximum légal.
Négliger l’âge de versement
C’est le moment des versements qui détermine la fiscalité applicable, pas la date d’ouverture du contrat, ni l’âge au décès.
Une personne qui ouvre un contrat à 65 ans, mais verse l’essentiel à 71 ans, perd l’abattement de 152 500 €. Et parfois, personne ne le lui dit.
Oublier les alternatives (assurance-vie démembrée, donation, SCI…)
Si vous souhaitez transmettre à une personne sans lien de parenté, il existe des solutions pour réduire l’impact fiscal : démembrement de clause bénéficiaire, création de société civile, donations anticipées…
Mais là encore, tout dépend de votre anticipation. Une fois le décès survenu, il est trop tard.
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Benjamin Lambert est spécialisé dans l’analyse des marchés financiers et la gestion d’actifs. Avec plus de 12 ans d’expérience, il apporte des analyses claires sur les tendances boursières, les investissements durables et les stratégies fiscales. Sur FAIRE, Pierre décrypte l’actualité économique pour mieux vous guider dans vos choix financiers.