Lorsque l’on perd un proche, les démarches administratives peuvent vite devenir un casse-tête. Parmi elles, la question de l’assurance vie revient souvent : faut-il la déclarer aux impôts ? Comment cela fonctionne-t-il en pratique ? Entre les exonérations possibles et les règles fiscales parfois complexes, il est essentiel de bien comprendre vos obligations. Décryptons ensemble ce que vous devez savoir pour éviter les mauvaises surprises.
L’assurance vie est-elle imposable après un décès ?
L’un des plus grands atouts de l’assurance vie réside dans son traitement fiscal avantageux. Contrairement aux idées reçues, le capital transmis aux bénéficiaires ne fait pas automatiquement partie de la succession du défunt. Mais cela signifie-t-il pour autant qu’il échappe totalement à l’impôt ? Pas forcément.
En réalité, tout dépend de plusieurs facteurs : l’âge du souscripteur au moment des versements, le montant du capital transmis et le lien de parenté entre le bénéficiaire et le défunt. Ces éléments influencent directement l’éventuelle taxation.
Déclaration fiscale : est-ce une obligation ?
Il existe une distinction importante à faire : même si l’assurance vie n’entre pas dans la succession, elle peut être soumise à une taxation spécifique. Ainsi, les bénéficiaires doivent généralement signaler la somme perçue à l’administration fiscale.
Qui doit effectuer cette déclaration ?
Si vous êtes bénéficiaire d’un contrat d’assurance vie, c’est à vous que revient cette responsabilité. Dans la plupart des cas, l’établissement financier qui gère le contrat adresse une déclaration à l’administration fiscale, mais cela ne dispense pas d’une éventuelle déclaration complémentaire, notamment si le capital est soumis à taxation.
Quels sont les cas d’exonération ?
Dans certaines situations, les sommes perçues peuvent être totalement exonérées d’impôt. Par exemple :
- Si le bénéficiaire est le conjoint survivant ou le partenaire de PACS, aucun prélèvement fiscal ne sera appliqué, quel que soit le montant reçu.
- Si les versements ont été effectués avant 70 ans, seuls les montants supérieurs à 152 500 € par bénéficiaire seront soumis à une taxation spécifique.
- Pour certains contrats souscrits très tôt ou dans des cas particuliers (assurance vie épargne handicap, PEL transformé en assurance vie), des règles spécifiques peuvent s’appliquer.
Quel impôt sur l’assurance vie après un décès ?
L’assurance vie peut être soumise à deux types de fiscalité après un décès : l’imposition spécifique des assurances vie et les droits de succession classiques dans certains cas.
Les prélèvements spécifiques à l’assurance vie
La fiscalité applicable dépend de l’âge du souscripteur lorsqu’il a effectué ses versements :
- Avant 70 ans : Chaque bénéficiaire bénéficie d’un abattement de 152 500 €. Au-delà, un prélèvement forfaitaire de 20 % est appliqué jusqu’à 700 000 €, puis de 31,25 % pour les sommes excédentaires.
- Après 70 ans : Un abattement global de 30 500 € s’applique sur l’ensemble des bénéficiaires. Au-delà, les sommes sont intégrées à la succession et taxées selon les règles des droits de succession classiques.
Cas où les droits de succession s’appliquent
Si le contrat d’assurance vie ne respecte pas les conditions fiscales avantageuses (par exemple, absence de clause bénéficiaire précise, versements après 70 ans dépassant l’abattement autorisé), les sommes peuvent être réintégrées dans la succession et soumises aux mêmes taux que le reste du patrimoine du défunt.
Quelles démarches pour déclarer une assurance vie après un décès ?
Lorsqu’un bénéficiaire apprend qu’il a été désigné sur un contrat d’assurance vie, il doit entreprendre plusieurs démarches :
- Contacter l’assureur : Celui-ci demandera des documents tels qu’un acte de décès, une pièce d’identité et un relevé d’identité bancaire (RIB) pour effectuer le versement.
- Vérifier si une déclaration fiscale est nécessaire : Selon le montant reçu et la fiscalité applicable, une déclaration doit être remplie via le formulaire n° 2705-A destiné aux assurances vie.
- Régler les éventuels prélèvements fiscaux : Si des taxes sont dues, elles devront être acquittées par le bénéficiaire avant de recevoir l’intégralité des fonds.
Bon à savoir : certaines banques et assureurs proposent un accompagnement personnalisé pour faciliter ces démarches administratives.
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Benjamin Lambert est spécialisé dans l’analyse des marchés financiers et la gestion d’actifs. Avec plus de 12 ans d’expérience, il apporte des analyses claires sur les tendances boursières, les investissements durables et les stratégies fiscales. Sur FAIRE, Pierre décrypte l’actualité économique pour mieux vous guider dans vos choix financiers.