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Comment réduire les droits de succession et même y échapper légalement ?

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Comment réduire les droits de succession et même y échapper légalement ?

En France, hériter peut coûter cher. Très cher. Parfois jusqu’à 45 % du montant transmis. Et pourtant, des familles entières arrivent à transmettre des centaines de milliers d’euros sans payer un centime de droits. Pas grâce à des montages exotiques, mais en utilisant intelligemment les règles existantes. Les dispositifs légaux sont là. Encore faut-il les connaître, les anticiper… et ne pas s’y prendre à la dernière minute.

Commencez tôt, même avec de petites sommes

La règle d’or ? Anticiper. Plus vous commencez à transmettre tôt, plus vous utilisez les abattements à répétition.

Chaque parent peut donner 100 000 € à chaque enfant tous les 15 ans, sans impôt. En couple, cela représente 200 000 € par enfant, renouvelable. Et ça ne s’arrête pas là : vous pouvez aussi donner 31 865 € en dons d’argent à un petit-enfant, si vous avez moins de 80 ans et lui plus de 18 ans. Ce don exonéré est cumulable avec l’abattement classique, à condition d’être déclaré dans les règles. La démarche, simple mais peu connue, est expliquée ici : comment déclarer un don familial sans erreur.

Beaucoup l’ignorent, mais donner régulièrement, même 10 000 ou 20 000 € tous les 5 ans, suffit à gommer l’impact fiscal au moment de la succession. Et ça permet de transmettre de votre vivant, au lieu de laisser des héritiers s’écharper plus tard.

L’assurance-vie : l’outil préféré des familles avisées

C’est sans doute le placement le plus sous-estimé pour organiser une succession propre. Et pourtant, bien utilisé, l’assurance-vie permet de transmettre jusqu’à 152 500 € par bénéficiaire, hors succession et sans droits à payer… à condition d’avoir effectué les versements avant vos 70 ans.

Et ce n’est pas réservé aux enfants : vous pouvez désigner n’importe qui (neveu, ami, conjoint non marié…), ce qui en fait un outil puissant pour les familles recomposées ou les couples non officiels.

L’assurance-vie : l’outil préféré des familles avisées

Ce dispositif, encore en vigueur en 2025, permet de protéger votre conjoint ou vos enfants sans déclencher de fiscalité lourde. Les règles sont expliquées en détail dans cet article sur l’assurance-vie et les droits de succession, notamment sur la différence entre les versements avant et après 70 ans.

Mais attention : la clause bénéficiaire est essentielle. Si elle est mal rédigée ou absente, le capital peut tomber dans la succession, et perdre son avantage fiscal. Un petit oubli qui peut coûter très cher.

Le démembrement de propriété : transmettre sans se démunir

Autre stratégie redoutablement efficace : donner la nue-propriété d’un bien (immobilier, portefeuille titres…) tout en conservant l’usufruit. Vous continuez à l’utiliser, à en percevoir les revenus, tout en sortant la valeur de votre patrimoine taxable.

À votre décès, la pleine propriété revient automatiquement aux bénéficiaires, sans repasser par la case impôt. Et comme seule la nue-propriété est taxée au moment de la donation, vous réduisez considérablement la base imposable.

Exemple : à 65 ans, vous donnez la nue-propriété d’un appartement de 300 000 € à vos enfants. Selon le barème fiscal, la valeur retenue sera d’environ 60 %, soit 180 000 €. Déduction faite des abattements, les droits à payer sont parfois… inexistants.

Cette méthode est utilisée dans les familles patrimoniales, mais aussi par les retraités modestes qui veulent garder l’usage d’un bien tout en allégeant leur succession.

Et si des travaux sont prévus sur un bien en nue-propriété, il est important de bien déclarer les choses, car certains frais peuvent être fiscalement valorisés, comme détaillé ici : liste des travaux pris en charge et déductibles.

La donation entre époux : pour protéger son conjoint sans erreur

Beaucoup croient que le conjoint survivant hérite automatiquement de tout. Faux. En l’absence de testament ou de donation, il peut se retrouver en indivision avec les enfants, surtout s’il y a des enfants d’un premier lit. Et là, les conflits explosent.

La donation au dernier vivant permet d’élargir les droits du conjoint survivant. Elle est simple, peu coûteuse chez le notaire, et change tout au moment du décès.

Associée à un contrat de mariage bien pensé, elle permet même d’éviter tout impôt, tout en maintenant le conjoint dans le logement, sans pression des héritiers.

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