Quand un proche disparaît, la douleur du deuil s’accompagne souvent d’une question cruciale : qu’advient-il de son patrimoine ? Pour beaucoup, la réponse semble évidente : il y aura forcément une succession, un partage des biens entre les héritiers. Mais la réalité est plus complexe.
Et si, au moment d’ouvrir la succession, les héritiers découvraient qu’il n’y a rien à hériter ? Ou pire encore, des dettes plutôt que des biens ? Certains découvrent, avec stupeur, qu’ils ne sont pas du tout bénéficiaires de l’héritage. Pourquoi ? Comment est-ce possible ? Voici ce que personne ne vous dit sur la succession…
Peut-on ne rien laisser derrière soi après son décès ?
La succession suppose l’existence d’un patrimoine. Mais que se passe-t-il si le défunt ne possède ni biens immobiliers, ni comptes bancaires, ni objets de valeur ?
Le cas des patrimoines inexistants
Tout le monde ne laisse pas derrière soi un héritage. Certains vivent avec des moyens limités, consomment leurs ressources jusqu’à la fin de leur vie ou ne possèdent que des biens sans valeur marchande. Dans ces situations, l’ouverture d’une succession n’a pas vraiment d’intérêt, puisque rien ne peut être transmis.
Un exemple frappant : une personne âgée vivant en location, sans épargne, dont les revenus étaient uniquement constitués d’une pension de retraite. À son décès, aucune maison, aucun terrain, aucun compte en banque significatif… Résultat : pas de succession.
Les dettes peuvent-elles annuler une succession ?
La surprise peut être encore plus grande lorsqu’au lieu d’un héritage, les proches découvrent… des dettes ! Car oui, hériter signifie aussi assumer les passifs du défunt. Un crédit immobilier non remboursé, des factures impayées, des dettes fiscales… Dans certains cas, ces montants peuvent dépasser la valeur des biens laissés.
Que faire alors ? Heureusement, la loi permet de refuser une succession déficitaire. L’héritier peut renoncer à l’héritage et éviter ainsi de se retrouver responsable des dettes. Mais cette démarche doit être faite dans des délais précis et auprès du tribunal compétent.
Quand les héritiers découvrent qu’ils n’ont droit à rien
Une succession peut exister sans que les héritiers s’en voient attribuer une part. Plusieurs raisons expliquent cette situation, parfois choquante.
Le défunt a tout donné de son vivant
Certaines personnes choisissent d’anticiper la transmission de leurs biens en effectuant des dons ou donations de leur vivant. Dans ce cas, au moment du décès, il ne reste plus rien à transmettre.
Un exemple classique : un parent fait une donation de son appartement à l’un de ses enfants avant son décès. Résultat ? À l’ouverture de la succession, le bien immobilier ne fait plus partie du patrimoine, et les autres héritiers peuvent se retrouver sans rien.
Un testament qui change tout
Dans d’autres cas, le testament du défunt redistribue les cartes. Si le défunt a rédigé un testament léguant tous ses biens à une seule personne (dans la limite des parts réservataires en droit français), certains héritiers peuvent se retrouver exclus de l’héritage.
Exemple : un père de famille, en désaccord avec ses enfants, décide de léguer l’intégralité de son patrimoine à une association. À la lecture du testament, la surprise est totale : les enfants, qui pensaient hériter, ne reçoivent rien.
Le cas des successions bloquées
Il existe aussi des situations où la succession est bien ouverte, mais les héritiers ne peuvent pas toucher leur part immédiatement. Conflits familiaux, désaccords sur le partage, absence de certains héritiers… Parfois, les procédures peuvent s’éterniser pendant des années, laissant les proches dans l’incertitude.
Que faire si l’on est confronté à une succession inexistante ou problématique ?
Ne rien recevoir d’une succession peut être un choc. Mais avant d’abandonner, certaines démarches peuvent s’avérer utiles.
Vérifier s’il existe réellement des biens
Parfois, les héritiers ignorent l’existence de certains actifs (comptes bancaires oubliés, biens immobiliers mal répertoriés…). Il est possible de demander une recherche auprès des banques et du fichier immobilier pour s’assurer que rien n’a été omis.
Contester un testament
Si un testament semble injuste ou suspect, il peut être contesté en justice, notamment en cas de vice de forme, de manipulation ou de non-respect des règles légales sur la part réservataire des héritiers directs.
Faire appel à un notaire
Un notaire peut analyser la situation et proposer des solutions pour débloquer un héritage, retrouver des actifs oubliés ou conseiller sur les démarches à suivre.
Articles similaires
- Y a-t-il toujours une succession après un décès ? Ce que dit la loi en 2025
- Succession : combien de temps faut-il pour enfin toucher l’argent hérité ?
- Héritage : combien de temps pour recevoir l’argent après un décès ?
- Retraite et allocations : Dois-je rembourser l’ASPA, le minimum vieillesse à mon décès ?
- Droits de succession : découvrez comment faire pour ne payer AUCUN impôt sur votre héritage
Camille Bernard est dans l’immobilier avec une forte expérience dans la gestion de patrimoine et l’investissement locatif. Sur FAIRE, elle partage ses connaissances sur les tendances immobilières, les copropriétés et les projets de rénovation, tout en fournissant des conseils pratiques pour optimiser vos investissements.
