Un proche vous a laissé un héritage, mais après plusieurs semaines, toujours rien sur votre compte… Pourquoi la procédure est-elle aussi longue ? Combien de temps faut-il réellement avant de pouvoir toucher l’argent d’une succession ?
Si vous vous attendiez à recevoir votre part en quelques jours, la réalité risque de vous surprendre. Entre les délais légaux, les formalités notariales et les éventuels conflits familiaux, l’attente peut parfois sembler interminable. Mais alors, quels sont les facteurs qui influencent la rapidité du versement de l’héritage ? Voyons ensemble les étapes du processus et les délais à prévoir.
Les étapes de la succession et leurs délais
Ouverture officielle de la succession
Après un décès, la succession ne s’ouvre pas automatiquement. C’est généralement un membre de la famille ou un proche qui informe un notaire. Celui-ci se charge alors de lancer les démarches pour répartir l’héritage.
Si la succession comprend des biens immobiliers ou si le patrimoine est important, le recours à un notaire est obligatoire. Ce dernier demande tout d’abord l’acte de décès et le livret de famille du défunt pour identifier les héritiers.
Délai estimé : quelques jours à plusieurs semaines, selon la réactivité des proches et la disponibilité du notaire.
Recherche des héritiers et vérification des droits
Le notaire doit ensuite identifier l’ensemble des héritiers et s’assurer qu’aucun n’a été oublié. Il consulte alors le fichier central des dispositions de dernières volontés, où sont enregistrés les éventuels testaments.
Si des héritiers sont difficiles à retrouver, ou si des contestations apparaissent (comme l’existence d’enfants non reconnus), cela peut considérablement allonger la procédure.
Délai estimé : de quelques semaines à plusieurs mois, selon la complexité de la situation familiale.
Évaluation du patrimoine et règlement des dettes
L’héritage ne se résume pas à l’argent sur un compte en banque. Le notaire doit recenser l’ensemble du patrimoine :
- Comptes bancaires
- Biens immobiliers
- Assurances-vie
- Dettes éventuelles
Si le défunt avait des dettes, elles doivent être remboursées avant tout versement aux héritiers. Parfois, cela nécessite de vendre certains biens, ce qui peut encore rallonger les délais.
Délai estimé : entre 3 et 6 mois, selon la taille du patrimoine et les dettes éventuelles.
Déclaration et paiement des droits de succession
Une fois la valeur du patrimoine établie, les héritiers doivent déclarer l’héritage à l’administration fiscale. Selon le montant et la relation avec le défunt, des droits de succession sont à payer.
Si des liquidités sont disponibles sur les comptes bancaires du défunt, elles peuvent être utilisées pour régler ces taxes. En revanche, si l’héritage est principalement constitué d’immobilier, il peut être nécessaire de vendre un bien avant de pouvoir payer l’administration fiscale.
Délai estimé : environ 6 mois après le décès (12 mois pour les successions à l’étranger). Passé ce délai, des pénalités peuvent s’appliquer.
Partage et versement de l’héritage
Une fois les dettes réglées et les droits de succession payés, les héritiers peuvent enfin percevoir leur part. Pour cela, ils signent un acte de partage préparé par le notaire.
Dans certains cas, tous les héritiers ne sont pas d’accord sur la répartition, ce qui peut entraîner des blocages et prolonger la procédure.
Délai estimé : entre 1 et 3 mois après le paiement des taxes, sauf en cas de litige.
Les facteurs qui peuvent retarder le versement
Un héritier qui bloque la procédure
Si un héritier refuse de signer un document ou conteste la répartition de l’héritage, cela peut geler la succession pendant des mois, voire des années. Certains conflits familiaux finissent même devant les tribunaux, ce qui peut repousser le versement de plusieurs années.
Une succession avec beaucoup de biens immobiliers
Les biens immobiliers ne peuvent pas être partagés aussi facilement que de l’argent sur un compte. Lorsqu’il faut vendre une maison ou un appartement pour répartir la somme entre les héritiers, la succession peut prendre plusieurs mois supplémentaires.
La présence d’un testament complexe
Si le défunt a laissé plusieurs testaments, rédigés à des périodes différentes, leur interprétation peut être source de conflits. Le notaire doit alors analyser les documents et, dans certains cas, consulter un juge.
Peut-on accélérer la procédure ?
Fournir rapidement tous les documents nécessaires
Dès le début de la succession, les héritiers doivent fournir au notaire :
- L’acte de décès
- Le livret de famille
- Une copie de leur pièce d’identité
- D’éventuels testaments ou assurances-vie du défunt
Un dossier incomplet ralentit automatiquement la procédure.
Opter pour un partage amiable
Si tous les héritiers s’entendent bien et acceptent de signer rapidement les documents, la succession peut avancer beaucoup plus vite.
À l’inverse, un conflit sur la répartition peut bloquer le processus et entraîner des délais supplémentaires.
Régler les dettes du défunt avec des fonds personnels
Dans certains cas, les héritiers peuvent avancer l’argent nécessaire pour payer les droits de succession ou les dettes du défunt. Cela évite d’attendre une vente immobilière ou un autre déblocage de fonds pour finaliser le partage.
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Benjamin Lambert est spécialisé dans l’analyse des marchés financiers et la gestion d’actifs. Avec plus de 12 ans d’expérience, il apporte des analyses claires sur les tendances boursières, les investissements durables et les stratégies fiscales. Sur FAIRE, Pierre décrypte l’actualité économique pour mieux vous guider dans vos choix financiers.
