Une lettre qui demande des comptes
Sophie Binet monte au créneau face au gouvernement. La secrétaire générale de la CGT a adressé une lettre à François Bayrou. Le document réclame des « éclaircissements » sur les objectifs réels des négociations en cours. Le syndicat rappelle un fait essentiel. « La réforme des retraites a été imposée sans vote du parlement ». Elle s’est faite « contre l’avis d’une large majorité de Françaises et de Français ». La CGT dénonce aussi l’ignorance d’une « mobilisation sociale historique ».
Le désaccord sur les chiffres
Le rapport de la Cour des comptes contredit la communication gouvernementale. François Bayrou évoque un déficit de 55 milliards d’euros. La Cour des comptes présente des chiffres bien différents. Elle prévoit 6,6 milliards d’euros de déficit en 2025.
Ce montant se « stabiliserait » autour de 15 milliards jusqu’en 2030. Sophie Binet y voit un « démenti cinglant aux chiffres farfelus » du Premier ministre. Ces divergences créent un climat de méfiance.
L’exigence d’abrogation maintenue
La CGT reste ferme sur sa position initiale. « Dès votre nomination à Matignon, nous vous avions indiqué l’urgence d’abroger la réforme ». Le syndicat rappelle que le Premier ministre avait annoncé des concertations.
Sa seule exigence était de « ne pas dégrader l’équilibre financier ». Pour la CGT, les discussions devraient porter sur « les leviers pour augmenter les recettes ». Le syndicat veut des éclaircissements sur quatre points majeurs.
Quatre questions cruciales
Le syndicat interroge d’abord Bayrou sur son « exigence de rétablir l’équilibre financier d’ici 2030 ». La CGT estime cette demande illusoire face aux prévisions. Le deuxième point concerne le statu quo par défaut.
Si aucun accord n’est trouvé, la loi actuelle s’appliquerait. « Ceci revient à placer le patronat en position de force ». La CGT demande ensuite que les électeurs ou le parlement aient « le dernier mot ». Enfin, le syndicat s’inquiète de l’introduction de la « capitalisation » dans les discussions.
L’alerte sur la capitalisation et le temps de travail
La CGT dénonce l’offensive du patronat. Medef, CPME et U2P voudraient confier « nos retraites à des fonds spéculatifs ». Sophie Binet défend le système par répartition. C’est « notre meilleure garantie face aux incertitudes ».
Cette position est renforcée par les récentes déclarations du président du COR. Gilbert Cette, proche d’Emmanuel Macron, suggère d’augmenter l’âge de départ « au-delà des 64 ans ». Il invoque le contexte de « l’économie de guerre ».
L’appel à des négociations inclusives
La CGT critique le « format du 17 janvier » qui exclut certaines organisations. Le syndicat demande au gouvernement de ne pas sélectionner ses interlocuteurs. « Les discussions sur le régime général doivent se tenir avec les organisations représentatives ».
Toutes les discussions « plus transversales » doivent inclure « l’ensemble des organisations ». Le syndicat attend maintenant une réponse claire de François Bayrou. Les concertations doivent se poursuivre jusqu’au 22 mai.
Conclusion
Cette lettre illustre le fossé qui sépare la CGT du gouvernement sur les retraites. Le syndicat refuse toute régression sociale et met en doute la sincérité du processus de concertation. Il souhaite revenir à l’âge légal de départ à 60 ans.
Le gouvernement Bayrou se retrouve face à un dilemme. Il doit choisir entre satisfaire les exigences patronales ou répondre aux attentes des travailleurs. Ce bras de fer politique s’inscrit dans un contexte tendu où la question des retraites reste explosive.
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Laurent Jonas est un consultant chevronné en fiscalité, spécialisé dans l’optimisation des impôts et la gestion des finances des entreprises. Avec une solide expérience auprès des TPE et PME, il offre sur FAIRE des articles riches en conseils pour naviguer dans le monde complexe des crédits d’impôts et des aides publiques.