Lorsqu’un propriétaire souhaite réaliser des travaux dans un logement loué, il ne peut pas agir sans prévenir son locataire. La loi encadre précisément le délai légal pour prévenir un locataire avant toute intervention, afin de protéger sa tranquillité et son droit à jouir paisiblement des lieux.
Quels travaux nécessitent un préavis au locataire ?
Les travaux d’entretien, d’amélioration ou de mise en conformité peuvent nécessiter une intervention pendant l’occupation du logement. Cela inclut :
- Les travaux urgents (réparation d’une fuite, panne de chauffage),
- Les travaux d’amélioration (isolation, rénovation),
- Les travaux imposés par la loi (mise aux normes électriques, accessibilité).
Les réparations locatives simples, elles, restent à la charge du locataire et ne nécessitent pas de préavis particulier.
Le délai légal à respecter
Selon l’article 7 de la loi du 6 juillet 1989, le propriétaire doit informer le locataire au moins 21 jours avant le début des travaux lorsqu’il s’agit de travaux importants et non urgents. Cette notification doit se faire par écrit, de préférence par courrier recommandé avec accusé de réception.
En cas de travaux urgents pour éviter un dommage grave ou préserver la sécurité, le préavis peut être réduit, mais le locataire doit être informé immédiatement.
Comment informer correctement le locataire ?
La notification doit préciser :
- La nature exacte des travaux,
- Leur durée estimée,
- Les modalités d’accès au logement.
En cas de refus du locataire, il est possible de saisir le juge pour obtenir l’autorisation d’entrer dans les lieux. Toutefois, un dialogue préalable est souvent suffisant pour éviter les litiges.
Prévoyez un calendrier précis et discutez avec le locataire des plages horaires d’intervention. Cela favorise la coopération et évite que le locataire invoque un trouble de jouissance pouvant réduire son loyer.
Les droits du locataire pendant les travaux
Le locataire est tenu de laisser l’accès au logement pour les travaux autorisés par la loi. Cependant, il peut demander une réduction de loyer si les travaux durent plus de 21 jours et altèrent significativement la jouissance du logement.
En cas de travaux dans les parties communes, la responsabilité incombe au syndic, mais le propriétaire doit tout de même tenir informé son locataire.
Travaux refusés : que risque le propriétaire ?
Réaliser des travaux sans préavis ou contre l’avis légitime du locataire peut mener à des sanctions. Le locataire peut exiger l’arrêt du chantier, demander des dommages et intérêts ou saisir le tribunal.
En cas de conflit, il est recommandé de formaliser les échanges par écrit et, si possible, de trouver un accord amiable avant d’engager une procédure.
Préparer les travaux en respectant la loi
Pour éviter les litiges, le propriétaire doit non seulement respecter les délais, mais aussi anticiper les démarches. Cela inclut la vérification des autorisations éventuelles et la planification avec les artisans.
Une bonne anticipation permet aussi de coordonner les éventuelles aides ou dispositifs fiscaux comme la prime MaPrimeRénov’ lorsqu’il s’agit de travaux de rénovation énergétique.
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Camille Bernard est dans l’immobilier avec une forte expérience dans la gestion de patrimoine et l’investissement locatif. Sur FAIRE, elle partage ses connaissances sur les tendances immobilières, les copropriétés et les projets de rénovation, tout en fournissant des conseils pratiques pour optimiser vos investissements.