Une chute vertigineuse des mises en vente
Le secteur du logement neuf traverse une crise sans précédent en France. Au troisième trimestre 2024, les mises en vente ont connu une chute spectaculaire de 41% par rapport à l’année précédente, avec seulement 8.693 logements commercialisés.
Pascal Boulanger, président de la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI), exprime sa stupéfaction face à cette situation historiquement basse, représentant la moitié du pire trimestre jamais enregistré.
Le phénomène inquiétant des retraits de logements
Un nouveau phénomène aggrave la situation : le taux de retrait des logements atteint un record de 32%. Concrètement, un tiers des logements commercialisés sont retirés du marché faute d’acquéreurs, contre seulement 8% fin 2022.
Sur ce pourcentage, 25% des retraits sont liés à des raisons purement commerciales, dépassant largement la normale de 3 à 8% habituellement attribuée aux problèmes techniques ou juridiques.
La demande en berne malgré une stabilisation
Du côté des ventes, la situation reste préoccupante même si la baisse ralentit. Les réservations de logements neufs ne reculent plus que de 2,5% au T3 2024, se stabilisant autour de 19.000 unités, bien en-dessous de la moyenne de 28.000 observée entre 2018 et 2024.
La fin du dispositif Pinel laisse présager une nouvelle détérioration des ventes dans les mois à venir.
Des prix résistants malgré la crise
Paradoxalement, les prix restent relativement stables malgré l’effondrement du marché. Le prix moyen au mètre carré s’établit à 4.904 euros au T3 2024, contre 4.969 euros un an plus tôt.
Cette rigidité s’explique par les coûts incompressibles de construction, de foncier et des normes, même si des ristournes sont de plus en plus proposées par les promoteurs.
Perspectives d’avenir inquiétantes
Les professionnels du secteur s’inquiètent pour l’avenir. La baisse des permis de construire (-7,6% par rapport au T3 2023) laisse présager une pénurie pour 2027-2028. Pascal Boulanger alerte sur les risques d’une reprise : surenchère sur le foncier et inflation salariale due aux difficultés de recrutement.
L’espoir repose désormais sur les mesures du projet de loi de finances, notamment la généralisation du prêt à taux zéro.
Conclusion
La crise du logement neuf atteint une ampleur historique en France, avec des indicateurs au plus bas depuis 25 ans. Si la stabilisation des ventes offre une lueur d’espoir, les perspectives restent sombres avec la fin du dispositif Pinel et la baisse continue des permis de construire.
Le secteur attend des mesures gouvernementales fortes pour enrayer cette spirale négative qui menace l’accès au logement des Français.
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Laurent Jonas est un consultant chevronné en fiscalité, spécialisé dans l’optimisation des impôts et la gestion des finances des entreprises. Avec une solide expérience auprès des TPE et PME, il offre sur FAIRE des articles riches en conseils pour naviguer dans le monde complexe des crédits d’impôts et des aides publiques.