Le gouvernement réécrit les règles du DPE
Le Premier ministre a annoncé une nouvelle réforme du DPE effective dès janvier 2026, la troisième en cinq ans. Cette modification majeure abaisse le coefficient de conversion de l’électricité de 2,3 à 1,9, rendant le diagnostic plus favorable aux chauffages électriques. Selon Matignon, cette évolution « reflète mieux la réalité du mix énergétique français, largement décarboné grâce au nucléaire ».
850.000 logements sortent miraculeusement des radars
Cette réforme technique aura des conséquences spectaculaires : 14% des 5,8 millions de logements classés F ou G échapperont à l’étiquette « passoire énergétique » sans le moindre travail. Les propriétaires pourront actualiser gratuitement leur DPE via la plateforme Ademe, gagnant potentiellement un échelon dans la notation.
Aucune réévaluation négative n’est prévue, garantissant que seuls les logements électriques bénéficieront de cette aubaine réglementaire inattendue.
Les professionnels crient au scandale politique
David Rodrigues de l’association CLCV ironise : « 14% des logements F ou G ne seront plus des passoires, sans même faire des travaux, c’est magnifique ». Ruben Arnold de KRNO dénonce « une énième réforme mal pensée, totalement arbitraire » qui « affaiblit perversement le dispositif ».
Une coalition de seize organisations réclame l’abandon de cette réforme, alertant sur ses conséquences pour les locataires précaires de passoires thermiques.
L’immobilier entre euphorie et inquiétude calculée
La Fnaim salue cette décision tout en regrettant un coefficient encore trop élevé, espérant un abaissement à 1,5. Paradoxalement, cette bonne nouvelle inquiète : Loïc Cantin craint un blocage du marché immobilier jusqu’en 2026.
« On ne va pas vendre un appartement F maintenant alors qu’il pourrait changer d’étiquette au 1er janvier », explique-t-il. Les logements F ou G se vendant 15% moins cher que les D, cette attente pourrait paralyser les transactions.
Une stratégie nucléaire déguisée en écologie
La ministre Agnès Pannier-Runacher célèbre « une victoire pour notre mix électrique décarboné à 95% » et « un signal fort pour l’électrification des logements ». Cette réforme s’inscrit dans une stratégie plus large de recentrage des aides MaPrimeRénov’ sur les énergies fossiles.
Nicolas Goldberg de Colombus Consulting souligne que cette modification évite aux petits logements électriques d’être injustement pénalisés par rapport aux équivalents au gaz.
Conclusion
Cette réforme du DPE révèle les tensions entre réalisme technique et ambition environnementale. En corrigeant une anomalie statistique défavorable à l’électricité, le gouvernement fait d’une pierre deux coups : il valorise le nucléaire français tout en soulageant 850.000 propriétaires de contraintes réglementaires.
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Laurent Jonas est un consultant chevronné en fiscalité, spécialisé dans l’optimisation des impôts et la gestion des finances des entreprises. Avec une solide expérience auprès des TPE et PME, il offre sur FAIRE des articles riches en conseils pour naviguer dans le monde complexe des crédits d’impôts et des aides publiques.






