Un dispositif sans condition de ressources
Contrairement à la pension de réversion de l’Assurance retraite (CNAV) qui impose des plafonds de ressources (24 232€ pour une personne seule, 38 771,20€ en couple), l’Agirc-Arrco se distingue par l’absence totale de conditions financières. Cette différence fondamentale reste malheureusement méconnue de nombreux bénéficiaires potentiels, comme le souligne Jean-Louis Deroussen, médiateur de l’Agirc-Arrco.
Conditions d’éligibilité simplifiées
Les critères pour bénéficier de la réversion Agirc-Arrco sont remarquablement simples :
- Avoir 55 ans (ou moins en cas d’invalidité ou d’enfants à charge)
- Avoir été marié avec le défunt Aucune autre condition n’est requise, ce qui rend ce dispositif particulièrement accessible.
Calcul et montant de la pension
La pension de réversion Agirc-Arrco est fixée à 60% de la retraite complémentaire du défunt. Point important : le coefficient d’anticipation qui aurait pu minorer la retraite initiale n’est pas pris en compte dans ce calcul.
Des majorations peuvent s’appliquer pour les bénéficiaires ayant des enfants à charge ou ayant élevé des enfants.
Procédure et délais de demande
Bien que non automatique, la demande de réversion peut être effectuée à tout moment. Idéalement, elle devrait être déposée dans les douze mois suivant le décès ou dès que les conditions sont remplies.
Un dépôt tardif n’entraîne pas le rejet du dossier, mais décale simplement le début des versements au premier jour suivant la date de la demande.
Un droit souvent négligé
De nombreux veufs et veuves renoncent à demander la réversion Agirc-Arrco après un refus de la CNAV, ignorant que les critères d’attribution sont différents.
Cette situation prive de nombreuses personnes d’un complément de revenus auquel elles ont légitimement droit.
Conclusion
La pension de réversion Agirc-Arrco constitue un droit important mais sous-exploité du système de retraite français. Sa simplicité d’accès et l’absence de conditions de ressources en font un dispositif particulièrement avantageux pour les conjoints survivants.
Il est crucial de mieux informer les bénéficiaires potentiels de ces droits, indépendamment de leur situation vis-à-vis de la réversion du régime général.
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Laurent Jonas est un consultant chevronné en fiscalité, spécialisé dans l’optimisation des impôts et la gestion des finances des entreprises. Avec une solide expérience auprès des TPE et PME, il offre sur FAIRE des articles riches en conseils pour naviguer dans le monde complexe des crédits d’impôts et des aides publiques.