Négociations sur les retraites : un dialogue de sourds en juin 2025
La quatrième série de concertations sur les retraites, qui se déroule en juin 2025, révèle des positions toujours aussi divergentes entre syndicats et patronat. Au cœur des débats, la question épineuse des carrières longues et l’objectif gouvernemental d’équilibre financier continuent de cristalliser les tensions.
Le cadre strict des négociations
Le Premier ministre maintient sa ligne directrice : atteindre l’équilibre financier du système des retraites d’ici 2030. Cette exigence impose aux partenaires sociaux de dégager 6 milliards d’euros d’économies ou de nouvelles recettes. Un défi majeur qui conditionne l’ensemble des discussions, particulièrement sur deux aspects cruciaux : l’emploi des seniors et le dispositif des carrières longues.
La position ferme du patronat
Le Medef, par la voix de sa négociatrice Diane Milleron-Deperrois, maintient sa proposition controversée de « recentrage » du dispositif carrières longues. Actuellement utilisé par 22% des nouveaux retraités, ce mécanisme permettant un départ anticipé serait, selon l’organisation patronale, trop coûteux et insuffisamment ciblé. La CPME soutient cette position tout en suggérant de réaffecter les économies réalisées vers la protection des salariés soumis à l’usure professionnelle.
L’opposition unanime des syndicats
Face à ces propositions, les organisations syndicales présentent un front uni. Elles rejettent catégoriquement toute remise en cause du dispositif carrières longues, considéré comme l’une des rares avancées de la réforme de 2023. La CGT va plus loin en proposant son élargissement aux travailleurs ayant connu des périodes de chômage, d’arrêts de travail ou de maladies professionnelles.
Des perspectives d’accord limitées
L’impasse semble totale entre une approche patronale focalisée sur l’équilibre budgétaire et une vision syndicale privilégiant la protection sociale. Les négociations de juin 2025 n’ont pas permis de rapprocher les positions, malgré l’urgence de trouver un compromis pour respecter l’échéance de 2030.
Conclusion
À l’issue de cette nouvelle phase de discussions, le fossé entre partenaires sociaux apparaît plus profond que jamais. La question des carrières longues, symbole des divergences fondamentales entre approches économique et sociale, continue de bloquer toute avancée significative. Alors que l’échéance de 2030 se rapproche, la recherche d’un consensus semble compromise, laissant planer l’incertitude sur l’avenir du système des retraites français. Les prochaines sessions de négociation, prévues pour l’été 2025, s’annoncent décisives pour débloquer cette situation.
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Laurent Jonas est un consultant chevronné en fiscalité, spécialisé dans l’optimisation des impôts et la gestion des finances des entreprises. Avec une solide expérience auprès des TPE et PME, il offre sur FAIRE des articles riches en conseils pour naviguer dans le monde complexe des crédits d’impôts et des aides publiques.






