S’absenter du travail sans prévenir peut sembler anodin pour certains salariés, mais les conséquences peuvent être lourdes. L’absence injustifiée peut mener à un licenciement pour faute, voire pour faute grave. Reste alors une interrogation cruciale : peut-on toucher le chômage après un licenciement pour absence injustifiée ? La réponse dépend à la fois des règles de droit du travail et des conditions fixées par Pôle emploi.
Quelles sont les conséquences d’une absence injustifiée au travail ?
Une absence injustifiée est considérée comme un manquement aux obligations contractuelles. L’employeur peut d’abord engager un avertissement, une mise à pied disciplinaire, puis aller jusqu’au licenciement pour faute. Dans les cas répétés ou prolongés, l’absence est souvent qualifiée de faute grave, ce qui met fin immédiatement au contrat sans préavis ni indemnités de licenciement.
En revanche, même en cas de faute grave, le salarié conserve le droit à son solde de tout compte : salaire dû, indemnités compensatrices de congés payés et documents obligatoires (attestation Pôle emploi, certificat de travail). Ces éléments sont indispensables pour ouvrir des droits au chômage.
Un licenciement pour absence injustifiée ouvre-t-il droit au chômage ?
La distinction entre faute grave et faute lourde
Pôle emploi fait une distinction essentielle : le licenciement, qu’il soit pour motif personnel ou pour faute grave, ouvre droit à l’allocation chômage. La seule exception est la faute lourde, caractérisée par l’intention de nuire à l’entreprise. Dans ce cas précis, l’administration peut refuser l’indemnisation.
Une absence injustifiée, même longue, est rarement requalifiée en faute lourde. Dans la majorité des cas, le salarié licencié conserve donc ses droits au chômage, sous réserve d’avoir suffisamment cotisé auparavant.
Les conditions à remplir pour percevoir l’ARE
Pour toucher l’Allocation de retour à l’emploi (ARE), le salarié doit :
- Avoir travaillé au moins 6 mois (ou 130 jours) au cours des 24 derniers mois
- Être inscrit comme demandeur d’emploi auprès de Pôle emploi
- Être à la recherche effective d’un emploi
Ces critères sont indépendants de la nature du licenciement. Ce qui compte, c’est la rupture involontaire du contrat et la durée d’affiliation du salarié.
Quelle est la procédure après un licenciement pour absence injustifiée ?
Une fois licencié, le salarié reçoit une attestation Pôle emploi que l’employeur doit remettre. Ce document détaille les salaires perçus et la nature de la rupture. C’est grâce à cette attestation que Pôle emploi calcule le montant et la durée des allocations.
Le salarié doit ensuite s’inscrire en ligne dans un délai de 12 mois après la fin du contrat. Une fois le dossier validé, le paiement de l’ARE peut commencer après un délai d’attente de 7 jours et, parfois, un différé lié aux indemnités versées par l’employeur.
Quels risques si l’absence injustifiée se répète ?
Si un salarié accumule les absences injustifiées, le risque d’un licenciement pour faute grave augmente. Même si les droits au chômage sont maintenus, l’absence de préavis et l’absence d’indemnités de licenciement peuvent représenter une perte financière importante.
De plus, une répétition d’absences peut nuire à la réputation professionnelle du salarié. Les futurs employeurs peuvent hésiter à recruter un candidat ayant quitté une entreprise dans des conditions conflictuelles.
Peut-on contester un licenciement pour absence injustifiée ?
Oui, si le salarié estime que son absence était justifiée (arrêt maladie non transmis à temps, problème familial grave, impossibilité de prévenir). Dans ce cas, il peut saisir le conseil de prud’hommes pour contester la qualification de faute grave et réclamer des indemnités.
Cette démarche n’annule pas les droits au chômage, mais elle peut permettre d’obtenir des compensations financières supplémentaires. Elle s’avère utile dans les cas où l’employeur n’a pas respecté la procédure disciplinaire.
En résumé : chômage et absence injustifiée
Un licenciement pour absence injustifiée, même qualifié de faute grave, n’empêche pas de percevoir les allocations chômage. Le salarié doit simplement remplir les conditions d’affiliation et s’inscrire à Pôle emploi. Seule une faute lourde pourrait bloquer l’accès aux droits, mais ce cas reste rare.
La clé est donc de bien comprendre la différence entre sanctions disciplinaires et conséquences sociales. Car si l’absence injustifiée met en péril le poste et les indemnités de départ, elle n’efface pas les droits acquis au chômage.
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Camille Bernard est dans l’immobilier avec une forte expérience dans la gestion de patrimoine et l’investissement locatif. Sur FAIRE, elle partage ses connaissances sur les tendances immobilières, les copropriétés et les projets de rénovation, tout en fournissant des conseils pratiques pour optimiser vos investissements.