La Bourgogne-Franche-Comté, terre de passoires thermiques
La situation énergétique des logements en Bourgogne-Franche-Comté est alarmante. La région se classe deuxième de France en nombre de passoires thermiques. Plus de 18% des résidences principales ont un DPE classé F ou G. Ce taux préoccupant place la région juste derrière l’Île-de-France. Une étude du SDES publiée fin février confirme cette réalité. Un logement sur cinq se trouve en situation de précarité énergétique. Cette statistique pose question sur les spécificités régionales et les solutions possibles.
Des maisons rurales et anciennes au cœur du problème
La forte présence de logements énergivores s’explique par le caractère rural du territoire. Les constructions neuves et bien isolées sont concentrées dans les grandes villes. Les zones rurales abritent de nombreuses maisons anciennes et mal isolées. « On compte beaucoup de maisons très anciennes, certaines en pierre, type corps de ferme ou longère », indique l’Alec de la Nièvre.
Ces habitations sont souvent humides et peu ventilées. Leurs occupants sont fréquemment des retraités aux revenus modestes. Les options de chauffage à la campagne sont limitées. De nombreux foyers dépendent du bois, du fioul ou de l’électricité.
Une motivation principale : alléger la facture énergétique
Contrairement aux idées reçues, les nouvelles règles sur la location ne sont pas la motivation principale des rénovations. « La première des motivations, c’est le porte-monnaie », affirme l’Alec de la Nièvre. Les propriétaires font face à des factures énergétiques écrasantes. Certains ne peuvent plus remplir leur cuve à fioul. D’autres subissent des rattrapages de plusieurs centaines d’euros. Adrien Lecompte, conseiller dans l’Yonne, confirme cette tendance.
« Quasiment personne ne nous dit : je veux rénover pour vendre ou louer ». Le problème de fond réside dans le manque d’isolation des habitations. Beaucoup ont été mal rénovées dans les années 90-2000 avec des standards moins exigeants.
Un système d’aide à la rénovation complexe et insuffisant
Malgré une volonté de rénover, de nombreux propriétaires abandonnent en cours de route. Les aides proposées sont loin de couvrir tous les frais. Le système administratif décourage par sa complexité. « Certains dossiers sont refusés pour des raisons parfois absurdes », déplore Arthur, conseiller dans le Jura. Les critères d’éligibilité sont stricts.
Au-delà de 30 000 euros de revenus annuels, les aides diminuent considérablement. Les rénovations d’ampleur coûtent souvent plusieurs dizaines de milliers d’euros. L’inflation aggrave la situation. « Depuis la crise, beaucoup de devis deviennent obsolètes en quelques mois », explique l’agence de la Nièvre. Les aides n’augmentent pas en proportion des coûts.
Des arnaques et des pratiques douteuses en hausse
La rénovation énergétique est devenue un terrain propice aux escroqueries. « Il n’y a jamais eu autant d’arnaques qu’aujourd’hui », alerte Arthur. Les isolations « à un euro » sont souvent réalisées à la hâte. Le démarchage téléphonique persiste malgré son interdiction.
Trouver un artisan compétent relève du défi. « Les bons sont souvent débordés », constate le conseiller jurassien. Le système d’accompagnement obligatoire pour Ma Prime Rénov présente des failles. Certains accompagnateurs sont liés à des groupes d’artisans et manquent d’impartialité. Les solutions techniques proposées ne sont pas toujours adaptées au contexte local. Arthur déconseille les pompes à chaleur dans le Jura où les températures hivernales réduisent leur efficacité.
Conclusion
La rénovation énergétique reste « un parcours du combattant » pour les propriétaires en Bourgogne-Franche-Comté. Face à cette complexité, le réseau France Rénov offre un accompagnement gratuit et indépendant. Ces structures, financées par l’État et les collectivités, guident les particuliers dans leurs démarches. Elles constituent un rempart contre les arnaques et les mauvais conseils.
La patience reste nécessaire pour mener à bien un projet de rénovation. Malgré les obstacles, l’amélioration énergétique des logements représente un enjeu majeur pour réduire la précarité énergétique dans la région.
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Laurent Jonas est un consultant chevronné en fiscalité, spécialisé dans l’optimisation des impôts et la gestion des finances des entreprises. Avec une solide expérience auprès des TPE et PME, il offre sur FAIRE des articles riches en conseils pour naviguer dans le monde complexe des crédits d’impôts et des aides publiques.