Un succès qui interroge les finances publiques
La Cour des comptes a récemment pointé du doigt le coût significatif du Plan d’Épargne Retraite (PER) pour les finances publiques. Pourtant, ce dispositif lancé en 2019 connaît un succès croissant avec plus de 10 millions de titulaires et 102,8 milliards d’euros d’encours début 2024. L’épargne retraite, bien que modeste dans le paysage global des retraites (5,1% des cotisations), s’impose comme un complément de plus en plus prisé face à l’érosion des pensions traditionnelles.
Les atouts d’un placement polyvalent
Le PER unifie les anciens dispositifs d’épargne retraite (Madelin, article 83, Perco) sous trois formes : individuelle (PERIN), collective obligatoire (PEROB) et collective facultative (PERCOL).
L’épargne, principalement investie en actions (30%) et obligations (52%), bénéficie d’une gestion pilotée qui sécurise progressivement les placements à l’approche de la retraite. La loi Industrie verte de 2023 renforce l’investissement dans les PME/ETI et les titres non cotés.
Une flexibilité accrue pour les épargnants
Contrairement aux idées reçues, le PER n’est pas totalement bloqué jusqu’à la retraite. De nombreux cas de déblocage anticipé sont prévus : mariage, PACS, naissance d’un troisième enfant, acquisition de la résidence principale, création d’entreprise, ou encore achat d’un véhicule écologique.
Cette souplesse répond aux besoins ponctuels des épargnants tout en maintenant l’objectif principal de préparation de la retraite.
Des avantages fiscaux substantiels
L’attrait principal du PER réside dans ses avantages fiscaux : les cotisations sont déductibles du revenu imposable dans la limite de 10% des revenus professionnels (plafonnés à 35 194 euros en 2024 pour les salariés).
La Cour des comptes révèle que la moitié des déductions fiscales sont inférieures à 1 700 euros pour les PER individuels. Le dispositif permet également de reporter sur trois ans la fraction non utilisée du plafond et de bénéficier du plafond du conjoint.
Les perspectives d’évolution
Face aux interrogations de la Cour des comptes sur l’efficacité et l’impact budgétaire du dispositif, des ajustements pourraient intervenir.
La réorientation des investissements vers l’économie réelle, notamment les PME/ETI, témoigne d’une volonté d’optimiser l’utilité économique de cette épargne tout en préservant les intérêts des épargnants.
Conclusion
Le PER s’impose comme un outil majeur de préparation de la retraite, alliant avantages fiscaux et flexibilité. Malgré les questionnements sur son coût pour les finances publiques, son succès croissant et son évolution vers un soutien accru à l’économie réelle en font un dispositif d’épargne moderne et adapté aux enjeux actuels.
Les épargnants ont tout intérêt à s’informer sur ses modalités pour optimiser leur stratégie de préparation à la retraite.
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![Jonas Laurent](https://www.faire.fr/wp-content/uploads/2024/09/Jonas-Laurent.jpeg)
Laurent Jonas est un consultant chevronné en fiscalité, spécialisé dans l’optimisation des impôts et la gestion des finances des entreprises. Avec une solide expérience auprès des TPE et PME, il offre sur FAIRE des articles riches en conseils pour naviguer dans le monde complexe des crédits d’impôts et des aides publiques.