Les conditions générales d’accès à la pension de réversion
La pension de réversion après un divorce n’est pas automatiquement perdue. Au contraire, elle constitue un droit qui ne peut être contesté par personne, pas même par un nouveau conjoint. Toutefois, les conditions d’attribution varient significativement selon le régime de retraite auquel était affilié l’ex-conjoint décédé.
Les règles spécifiques pour les salariés du régime général
Le dispositif joue un rôle crucial dans le maintien du niveau de vie des conjoints survivants, particulièrement pour les femmes qui représentent la majorité des bénéficiaires.
En moyenne, une pension de réversion s’élève à 650 euros brut par mois, un montant qui peut faire une différence significative dans le budget d’un retraité.
Pour les ex-conjoints de salariés, commerçants, artisans ou professions libérales, plusieurs conditions doivent être remplies :
- Avoir atteint l’âge minimum de 55 ans
- Ne pas dépasser un plafond de ressources annuelles de 23 441,60 € pour une personne seule
- Pour une personne en couple, le plafond est fixé à 37 506,56 € par an
Un point important à noter : dans ce régime, le remariage, le PACS ou la vie en concubinage n’empêchent pas de percevoir cette pension.
Le cas particulier de la Fonction publique
Les règles sont nettement plus strictes pour les ex-conjoints de fonctionnaires :
- Aucune condition d’âge n’est requise
- Aucune condition de ressources n’est exigée
- En revanche, il est impératif de vivre seul (ni concubinage, ni PACS, ni remariage)
- Attention : la pension peut être suspendue en cas de changement de situation maritale
La retraite complémentaire : des conditions intermédiaires
Pour la retraite complémentaire (comme l’Agirc-Arrco), les règles sont les suivantes :
- Un âge minimum de 55 ans est requis
- Le remariage est interdit mais le PACS et le concubinage sont autorisés
- Aucune condition de ressources n’est appliquée
Le calcul et la répartition de la pension
La pension de réversion est calculée sur la base des droits acquis par le conjoint décédé. Dans le régime général, elle représente 54% de la pension du défunt, tandis que pour l’Agirc-Arrco, ce taux monte à 60%. Pour les fonctionnaires, il est fixé à 50%.
En cas de mariages multiples, la pension est partagée entre les différents ex-conjoints au prorata de la durée de chaque union. Par exemple, si le défunt a été marié 20 ans avec une première épouse et 10 ans avec une seconde, la pension sera répartie aux deux tiers pour la première et un tiers pour la seconde.
Les démarches à effectuer
Pour obtenir une pension de réversion, il est nécessaire d’en faire la demande auprès de la caisse de retraite du conjoint décédé.
Cette démarche n’est pas automatique et doit être initiée par le bénéficiaire. Il est conseillé de :
- Rassembler tous les justificatifs nécessaires (acte de décès, livret de famille, etc.)
- Contacter toutes les caisses de retraite concernées
- Suivre régulièrement l’avancement de son dossier
Conclusion
La pension de réversion après divorce représente un droit fondamental qui ne peut être contesté. Cependant, ses conditions d’attribution varient considérablement selon les régimes de retraite.
Il est crucial de noter que le PACS ne donne droit à aucune pension de réversion, quel que soit le régime concerné. Une fois accordée, la pension est généralement versée à vie, sous réserve de continuer à remplir les conditions requises par le régime concerné.
Articles similaires
- 54% de la retraite et moins plus de 1600 euros : les conditions cachées de la pension de réversion
- Mon ex-mari est décédé, quelles sont les conditions qui me permettent de toucher la pension de réversion ?
- Pension de réversion: retraite de base et retraite complémentaire, des règles différentes
- Dans quels cas pouvez-vous perdre votre pension de réversion ?
- Pension de réversion 2025 : Ce qui change pour les couples pacsés et les nouveaux plafonds
Laurent Jonas est un consultant chevronné en fiscalité, spécialisé dans l’optimisation des impôts et la gestion des finances des entreprises. Avec une solide expérience auprès des TPE et PME, il offre sur FAIRE des articles riches en conseils pour naviguer dans le monde complexe des crédits d’impôts et des aides publiques.