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Conclave sur les retraites : en dehors du retour à 62 ans, quels sont les autres critères sur lesquels patronat et syndicats négocient ?

quels sont les autres critères sur lesquels patronat et syndicats négocient

Une négociation compromise par les propos de Bayrou

François Bayrou a créé la polémique en écartant le retour à 62 ans pour l’âge de départ à la retraite. Cette déclaration contredit sa promesse initiale de discussions « sans aucun totem » ni « tabou ». Les syndicats et la gauche ont exprimé leur indignation face à ce revirement. La CGT parle même de « trahison des engagements du Premier ministre ». Cette sortie compromet la poursuite des négociations hebdomadaires entre syndicats et patronat. L’U2P a déjà annoncé quitter la table des discussions pour « contribuer à une prise de conscience générale ».

La pénibilité au cœur des revendications syndicales

Malgré la tension sur l’âge légal, d’autres sujets restent en discussion. La pénibilité figure parmi les priorités des organisations syndicales. La CFTC et la CFDT réclament la réintégration de quatre critères supprimés en 2018 par Emmanuel Macron.

Ces critères concernent le port de charges lourdes, les vibrations mécaniques, les postures pénibles et l’exposition aux agents chimiques. Leur objectif : permettre aux travailleurs exerçant des métiers pénibles de partir plus tôt à la retraite. Ce point pourrait constituer une base d’accord partielle.

Emploi des seniors et égalité femmes-hommes

L’emploi des seniors représente un autre axe majeur des négociations. La CFDT propose une cotisation spécifique pour les employeurs n’embauchant pas suffisamment de seniors L’égalité salariale hommes-femmes est également sur la table.

La CGT avance l’idée d’une contribution technique temporaire pour les entreprises. Cette mesure pourrait rapporter près de 6 milliards d’euros annuels. Ces propositions visent à améliorer le financement du système sans toucher à l’âge légal.

Des visions antagonistes sur le financement

Le patronat et les syndicats défendent des approches radicalement différentes pour l’équilibre financier du système. Les organisations patronales souhaitent introduire une part de capitalisation dans notre système par répartition. La CPME suggère d’augmenter le temps de travail hebdomadaire d’une heure pour financer cette part.

De son côté, le Medef propose de supprimer l’abattement fiscal de 10% dont bénéficient les retraités. Les syndicats privilégient plutôt l’augmentation des cotisations patronales et l’élargissement de l’assiette des cotisations.

Un avenir incertain pour les négociations

Les déclarations de François Bayrou menacent désormais la poursuite du « conclave ». La CGT doit se réunir pour décider de sa participation. La CFDT attend des clarifications du Premier ministre lors d’une rencontre prévue mardi.

Force Ouvrière a déjà quitté les discussions dès la première réunion. Si les partenaires sociaux ne parviennent pas à un accord, même partiel, François Bayrou a prévenu : « on en restera au système antérieur, défini en 2023 ». Le Premier ministre n’exclut pas non plus la possibilité d’un référendum sur ce sujet sensible.

Conclusion

Le « conclave » sur les retraites traverse une zone de turbulences après les propos de François Bayrou sur l’âge légal. Pourtant, de nombreux sujets méritent discussion au-delà de cette question centrale. Pénibilité, emploi des seniors et égalité professionnelle pourraient faire l’objet de compromis constructifs.

Les jours qui viennent seront décisifs pour l’avenir de ces négociations. Le gouvernement devra clarifier sa position s’il souhaite que ce dialogue social aboutisse. Sans cela, la réforme contestée de 2023 pourrait rester en l’état, perpétuant un sentiment d’injustice sociale chez de nombreux Français.

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