Vous avez placé vos économies dans une assurance vie, convaincu par votre banquier que c’était le meilleur choix. Mais au moment de récupérer votre argent, des zones d’ombre apparaissent. Peut-on réellement retirer ses fonds à tout moment ? Y a-t-il des pièges cachés ? Découvrons ensemble ce que les banques ne vous disent pas toujours.
Les différentes options pour accéder à votre épargne
Retrait partiel : une flexibilité sous conditions
L’assurance vie est souvent présentée comme un placement flexible. En effet, vous pouvez effectuer des retraits partiels, appelés « rachats partiels », sans clôturer votre contrat. Cela vous permet de disposer d’une partie de votre épargne tout en laissant le reste fructifier. Toutefois, chaque retrait peut avoir des conséquences fiscales et réduire les avantages liés à l’ancienneté de votre contrat.
Rachat total : la fin du contrat
Si vous souhaitez récupérer l’intégralité de votre épargne, vous pouvez opter pour un rachat total. Cette démarche entraîne la clôture définitive de votre contrat. Attention, cela signifie que vous perdez l’antériorité fiscale acquise, ce qui peut être préjudiciable si vous envisagez de souscrire une nouvelle assurance vie par la suite.
L’avance : emprunter sur votre contrat
Peu connue, l’option de l’avance vous permet d’emprunter une somme d’argent auprès de votre assureur en utilisant votre contrat comme garantie. Contrairement au rachat, l’avance n’entame pas votre épargne et n’a pas d’impact fiscal immédiat. Vous devrez cependant rembourser cette somme selon les modalités définies avec l’assureur.
Les implications fiscales des retraits
Avant 8 ans : une fiscalité moins avantageuse
Les gains générés par votre assurance vie sont soumis à l’impôt sur le revenu. Si vous effectuez un retrait avant que votre contrat n’atteigne 8 ans, ces gains seront imposés au taux forfaitaire de 12,8 %, en plus des prélèvements sociaux de 17,2 %. Cela peut représenter une ponction significative sur vos bénéfices.
Après 8 ans : des abattements intéressants
Une fois le cap des 8 ans franchi, vous bénéficiez d’un abattement annuel sur les gains retirés : 4 600 € pour une personne seule et 9 200 € pour un couple. Au-delà de ces montants, les gains sont imposés à 7,5 %, toujours assortis des prélèvements sociaux de 17,2 %. Ces conditions fiscales avantageuses incitent souvent à patienter avant de réaliser des retraits importants.
Les délais pour récupérer votre argent
Un cadre légal de deux mois
Selon le Code des assurances, l’assureur dispose d’un délai maximal de deux mois pour vous verser les fonds après réception de votre demande de rachat complète. En pratique, ce délai est souvent plus court, mais il est essentiel de le garder à l’esprit, surtout si vous avez besoin rapidement de liquidités.
Des variations selon les assureurs
Les délais de traitement peuvent varier en fonction des compagnies d’assurance et de la complexité de votre dossier. Certains assureurs proposent des services en ligne permettant d’accélérer le processus, tandis que d’autres nécessitent des démarches plus longues. Renseignez-vous auprès de votre assureur pour connaître les modalités spécifiques.
Les situations exonérées d’impôt
Il existe des circonstances particulières où les retraits de votre assurance vie sont exonérés d’impôt sur le revenu :
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Licenciement
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Mise à la retraite anticipée
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Invalidité
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Liquidation judiciaire
Dans ces situations, seuls les prélèvements sociaux restent dus. Il est recommandé de fournir les justificatifs nécessaires pour bénéficier de ces exonérations.
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Camille Bernard est dans l’immobilier avec une forte expérience dans la gestion de patrimoine et l’investissement locatif. Sur FAIRE, elle partage ses connaissances sur les tendances immobilières, les copropriétés et les projets de rénovation, tout en fournissant des conseils pratiques pour optimiser vos investissements.