Beaucoup placent leur argent en assurance-vie pour préparer l’avenir, transmettre à leurs proches, ou simplement épargner sans y penser. Mais ce que trop peu de gens réalisent, c’est qu’en cas de décès, le contrat peut devenir un vrai casse-tête fiscal. Parce que la fiscalité de l’assurance-vie dépend de votre âge au moment des versements, du montant transmis, et du lien avec le bénéficiaire. Et une erreur dans l’organisation ou la clause bénéficiaire peut coûter très cher… aux héritiers.
Voici ce que vous devez absolument comprendre — avec un tableau clair à l’appui — pour éviter que votre assurance-vie ne se transforme en mauvaise surprise posthume.
L’âge au moment du versement change tout
C’est la règle d’or : en assurance-vie, ce n’est pas l’âge au décès qui compte, mais celui au moment des versements. Deux régimes fiscaux cohabitent, et leur impact est radicalement différent.
Âge lors du versement | Abattement par bénéficiaire | Taux d’imposition au-delà | Régime applicable |
---|---|---|---|
Avant 70 ans | 152 500 € | 20 % jusqu’à 700 000 €, puis 31,25 % | Art. 990 I du CGI |
Après 70 ans | 30 500 € (global, tous bénéficiaires confondus) | Barème classique des droits de succession | Art. 757 B du CGI |
Le message est simple : plus vous alimentez votre assurance-vie avant 70 ans, plus vous protégez vos bénéficiaires fiscalement. Un contrat bien utilisé permet de transmettre plusieurs centaines de milliers d’euros hors succession.
Et pour bien comprendre les règles applicables entre conjoints, notamment en cas de décès, tu peux consulter ce contenu utile sur succession et assurance-vie entre époux.
L’abattement de 152 500 € : une chance à ne pas gaspiller
Ce n’est pas un abattement global : chaque bénéficiaire y a droit. Autrement dit, si vous avez deux enfants bénéficiaires, vous pouvez transmettre jusqu’à 305 000 € sans droits de succession.
Et ce régime fonctionne même si vous n’êtes pas parent avec le bénéficiaire. C’est ce qui rend l’assurance-vie si puissante : vous pouvez léguer à un neveu, une amie, un partenaire non marié, sans les 60 % d’imposition classique sur les successions hors lien familial.
Mais attention : tout repose sur la rédaction de la clause bénéficiaire. Trop de gens laissent la formule par défaut, qui génère des litiges entre héritiers, ou un flou juridique. Et si vous avez désigné une personne qui est décédée avant vous… le contrat peut retomber dans la succession, et perdre son avantage fiscal.
Et les versements après 70 ans ?
Ils ne sont pas inutiles, mais nettement moins efficaces fiscalement. Le seul abattement est de 30 500 € pour l’ensemble des bénéficiaires, ce qui limite les montants exonérés.
Mais : les intérêts produits sur ces sommes restent exonérés. Ce qui veut dire que si vous versez 50 000 € après 70 ans, et que le contrat vaut 80 000 € à votre décès, seuls les 50 000 € seront taxés. Les 30 000 € de gains ne le seront pas.
C’est une nuance utile, surtout si vous alimentez un contrat tardivement. Et pour savoir exactement ce qu’il faut déclarer ou non dans le cadre d’une succession, ce contenu sur l’assurance-décès et récupération des fonds est à garder sous la main.
Ce qu’il faut absolument anticiper pour éviter les erreurs
Vérifiez régulièrement votre clause bénéficiaire
Elle doit être :
-
claire,
-
à jour (surtout après un divorce, un décès, une naissance),
-
personnalisée (évitez les “mon conjoint à défaut mes enfants”).
Évitez les versements tardifs massifs
Des sommes importantes versées après 70 ans peuvent déséquilibrer votre succession, surtout si certains bénéficiaires sont désignés, et d’autres non. Le risque ? Créer des inégalités involontaires, ou déclencher un contentieux entre vos enfants.
Ne mélangez pas assurance-vie et donation
Il existe des dispositifs très puissants pour cumuler assurance-vie et dons familiaux exonérés, à condition de bien respecter les seuils. Et la déclaration d’un don d’argent reste une étape clé, à faire proprement. Tu peux voir les démarches détaillées ici : comment déclarer un don familial aux impôts.
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Benjamin Lambert est spécialisé dans l’analyse des marchés financiers et la gestion d’actifs. Avec plus de 12 ans d’expérience, il apporte des analyses claires sur les tendances boursières, les investissements durables et les stratégies fiscales. Sur FAIRE, Pierre décrypte l’actualité économique pour mieux vous guider dans vos choix financiers.