Les coupures d’énergie explosent en 2024
Le bilan est alarmant. Pour la quatrième année consécutive, les interventions pour factures d’énergie impayées augmentent. Le Médiateur national de l’énergie a sonné l’alerte le 6 mars 2025. Plus de 1,2 million d’interventions ont été réalisées à la demande des fournisseurs. Ce chiffre représente une hausse de 24% par rapport à 2023. La tendance est d’autant plus inquiétante que le cap du million avait déjà été franchi l’année précédente. C’était une première depuis le début des recensements en 2015.
Limitations de puissance et coupures totales en hausse
Les fournisseurs privilégient d’abord les limitations de puissance électrique. Cette mesure touche le quotidien des familles sans couper totalement leur accès à l’électricité. En 2024, ces limitations ont concerné 937 000 foyers. C’est 25% de plus que l’année précédente. Les coupures totales, mesure plus radicale, ont également augmenté.
Elles ont touché 309 000 ménages, soit une hausse de 16%. Ces interventions drastiques sont particulièrement contestées par le médiateur Olivier Challan Belval. Il rappelle que l’électricité constitue « un produit de première nécessité ».
Une protection insuffisante des consommateurs
La réglementation actuelle offre une protection limitée aux ménages en difficulté. Les coupures sont interdites uniquement pendant la trêve hivernale qui s’achève le 31 mars. Depuis février 2023, une nouvelle règle impose aux fournisseurs de procéder d’abord à une limitation de puissance. Cette mesure doit durer 60 jours avant toute coupure totale.
Le médiateur plaide pour aller plus loin. Il préconise de garantir « une fourniture minimum d’électricité toute l’année » pour tous les consommateurs. Cette proposition vise à protéger les plus vulnérables face à la hausse des prix de l’énergie.
Des logements énergivores au cœur du problème
Les difficultés de paiement s’expliquent en grande partie par la mauvaise qualité des logements. Un baromètre publié en novembre révélait que plus d’un quart des Français peinent à régler leurs factures énergétiques. L’Observatoire national de la rénovation énergétique (ONRE) fournit des chiffres édifiants.
Plus d’un ménage français sur dix vit dans une « passoire thermique ». Ces logements classés F ou G concernent plus de 5,8 millions d’habitations. Leur faible performance énergétique augmente considérablement les factures de chauffage. Les occupants se retrouvent piégés entre des logements énergivores et des ressources limitées.
Des solutions à court et long terme
Face à cette situation critique, le médiateur formule plusieurs recommandations. À court terme, il appelle à renforcer les aides financières. L’augmentation du montant du chèque énergie constitue une priorité. Cette aide varie actuellement de 48 à 277 euros par an selon les revenus. Le médiateur demande également le retour à une attribution automatique du dispositif.
Pour 2025, les versements seront malheureusement retardés de trois mois. Ce délai s’explique par l’adoption tardive du budget national. À long terme, l’accélération des rénovations énergétiques reste indispensable. Le budget de MaPrimeRénov’ a été porté à 2,3 milliards d’euros pour 2025. Ces fonds soutiendront aussi bien les travaux isolés que les rénovations globales.
Conclusion
La hausse constante des coupures d’énergie illustre l’aggravation de la précarité énergétique en France. Ce phénomène résulte d’un double problème : des logements mal isolés et des factures énergétiques en hausse. Les solutions existent mais nécessitent des investissements massifs.
Le renforcement des aides directes aux ménages permettrait d’agir rapidement. La rénovation thermique des logements offrirait une solution durable. Sans action d’ampleur, de plus en plus de Français risquent de devoir choisir entre se chauffer et satisfaire d’autres besoins essentiels.
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Laurent Jonas est un consultant chevronné en fiscalité, spécialisé dans l’optimisation des impôts et la gestion des finances des entreprises. Avec une solide expérience auprès des TPE et PME, il offre sur FAIRE des articles riches en conseils pour naviguer dans le monde complexe des crédits d’impôts et des aides publiques.