Le socle des 65 ans : une norme d’après-guerre
À la Libération, en 1945, le Conseil National de la Résistance instaure le régime général de la Sécurité sociale et fixe l’âge légal de la retraite à 65 ans. Cette décision s’inscrit dans un contexte particulier : l’espérance de vie moyenne des hommes avoisine alors les 66 ans, et la France doit se reconstruire. Ce seuil de 65 ans reflète la réalité démographique et économique de l’époque, où la priorité est donnée à la force de travail pour relancer le pays.
La mosaïque des régimes spéciaux
Dès l’origine, le système français se caractérise par sa complexité et ses exceptions. Certaines professions bénéficient de régimes spéciaux permettant des départs anticipés : les mineurs, les cheminots et certains fonctionnaires peuvent quitter leur emploi plus tôt, en reconnaissance de la pénibilité de leurs métiers.
Cette diversité des régimes, toujours d’actualité, pose déjà les bases d’un débat sur l’équité du système.
Les années 70 : le tournant social
La décennie 1970 marque un changement profond dans la perception de la retraite. L’amélioration générale des conditions de vie et l’allongement de l’espérance de vie bousculent les mentalités.
Les syndicats montent au créneau pour réclamer un abaissement de l’âge légal. La réforme Boulin de 1971 apporte quelques modifications mais ne répond pas aux attentes croissantes de la société.
Le contexte économique, catalyseur du changement
La crise économique des années 1970 et la montée du chômage créent un nouveau paradigme. L’idée d’un départ plus précoce à la retraite émerge comme solution potentielle pour libérer des emplois au profit des jeunes générations.
Cette période voit naître les premiers dispositifs de préretraite, préfigurant les changements à venir.
Les prémices de la réforme Mitterrand
À la fin des années 1970, tous les ingrédients sont réunis pour une réforme majeure : pression sociale, contexte économique difficile, évolution démographique.
Si le gouvernement de Valéry Giscard d’Estaing évoque la question, c’est François Mitterrand qui concrétisera le changement en 1983, avec l’abaissement historique de l’âge légal à 60 ans.
Conclusion
L’histoire de l’âge de la retraite avant 1983 témoigne d’une évolution progressive de la société française. Le passage de 65 à 60 ans sous Mitterrand ne fut pas une décision isolée, mais l’aboutissement d’un long processus de maturation sociale et économique.
Aujourd’hui, avec le retour à 64 ans, on observe un mouvement de balancier qui illustre les défis permanents de l’adaptation du système de retraite aux réalités contemporaines.
Source : PleineVie
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Laurent Jonas est un consultant chevronné en fiscalité, spécialisé dans l’optimisation des impôts et la gestion des finances des entreprises. Avec une solide expérience auprès des TPE et PME, il offre sur FAIRE des articles riches en conseils pour naviguer dans le monde complexe des crédits d’impôts et des aides publiques.