C’est une annonce que beaucoup de retraitées attendaient depuis des années. Une mesure réclamée, oubliée, puis promise à demi-mot… avant de refaire surface en 2025. Le rétablissement de la demi-part fiscale pour les veuves fait son retour dans le débat fiscal, et cette fois, le gouvernement semble décidé à passer à l’action. Vous avez perdu votre conjoint ? Vous avez élevé des enfants ensemble ?
Pourquoi cette demi-part a été supprimée… et pourquoi elle revient
Un avantage fiscal supprimé en 2009, mal vécu depuis
Jusqu’en 2008, les veuves (et veufs) pouvaient conserver une demi-part fiscale supplémentaire si elles avaient eu des enfants avec leur conjoint défunt. C’était une reconnaissance implicite de la charge familiale passée.
Mais cette demi-part a été supprimée pour les nouveaux veufs à partir de 2009, ne restant accordée qu’aux personnes ayant élevé un enfant seul pendant au moins 5 ans après un divorce ou un décès.
Depuis, des milliers de veuves ont vu leur impôt augmenter brutalement, malgré des revenus faibles et une situation souvent fragile.
Une pression politique et sociale de plus en plus forte
La suppression de la demi-part n’a jamais vraiment été digérée. Elle est devenue un symbole d’injustice fiscale, dénoncé par de nombreuses associations de retraités.
Et face à une population vieillissante, majoritairement féminine, et de plus en plus touchée par la baisse du pouvoir d’achat, le gouvernement n’avait plus le choix que d’agir.
Ce que prévoit réellement la réforme 2025
Le retour de la demi-part… sous conditions
À partir de l’imposition des revenus 2025, les veuves pourront retrouver une demi-part fiscale supplémentaire, mais pas de manière automatique. La réforme cible les foyers les plus modestes, avec des critères précis.
Voici les conditions prévues :
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Être veuf ou veuve, sans s’être remarié(e) ni pacsé(e) depuis
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Avoir eu au moins un enfant avec le conjoint décédé
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Être âgé(e) de plus de 65 ans l’année de l’imposition
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Avoir un revenu fiscal de référence sous un certain seuil (encore en discussion, autour de 26 000 €)
Si vous cochez toutes ces cases, vous bénéficierez d’une part fiscale de 1,5 au lieu de 1. Ce qui se traduit par un impôt réduit ou nul dans de nombreux cas.
Des plafonds à surveiller de près
Comme toujours avec les avantages fiscaux, le diable est dans les détails. Cette demi-part sera encadrée par un plafonnement du bénéfice, comme c’est déjà le cas pour les enfants à charge.
En 2025, le plafond envisagé serait de 1 890 € de gain maximum, ce qui reste significatif pour de nombreuses veuves imposées sur une petite retraite.
Ce que ça change concrètement sur votre feuille d’impôt
Une baisse directe de l’impôt… parfois jusqu’à zéro
Prenons un exemple : une veuve de 70 ans vivant seule, avec une pension annuelle de 22 000 €, sans autres revenus. En 2024, elle est imposée sur la base d’une part. En 2025, si elle obtient la demi-part, son quotient familial augmente, ce qui fait mécaniquement baisser son impôt.
Selon les premières simulations, cela peut représenter jusqu’à 700 € de réduction, voire une exonération totale dans certains cas.
Un effet indirect sur d’autres aides
La demi-part réduit l’impôt, mais elle peut aussi faire baisser le revenu fiscal de référence, qui est utilisé pour déterminer :
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le montant de la taxe foncière (ou son exonération)
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l’éligibilité à certaines aides locales
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l’accès à des tarifs sociaux (énergie, transport, etc.)
C’est donc bien plus qu’un simple avantage d’impôt sur le revenu. C’est une amélioration globale du reste à vivre.
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Benjamin Lambert est spécialisé dans l’analyse des marchés financiers et la gestion d’actifs. Avec plus de 12 ans d’expérience, il apporte des analyses claires sur les tendances boursières, les investissements durables et les stratégies fiscales. Sur FAIRE, Pierre décrypte l’actualité économique pour mieux vous guider dans vos choix financiers.