Vous vous dites qu’il est temps d’isoler la maison. Marre de jeter l’argent par les fenêtres – littéralement. Chauffage à fond, murs froids, et une facture qui vous fait grimacer à chaque fin de mois. Alors oui, vous vous renseignez sur les aides, les primes… et bien sûr sur la fameuse réduction d’impôt. Mais voilà : une fois que vous vous plongez dans les conditions, vous réalisez que tout n’est pas aussi simple. Tous les travaux ne sont pas éligibles. Tous les artisans ne sont pas reconnus.
Comment fonctionne la réduction d’impôt pour isolation
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Ce n’est plus un crédit d’impôt classique depuis 2020
Depuis la réforme de la fiscalité énergétique, le crédit d’impôt pour la transition énergétique (CITE) a disparu pour laisser place à MaPrimeRénov’. Mais attention : certains dispositifs permettent encore une réduction fiscale selon votre situation, notamment si vous êtes propriétaire bailleur ou si vous réalisez des travaux dans une résidence principale classée.
Autrement dit : la réduction d’impôt ne s’applique pas automatiquement à tous. Il faut bien distinguer ce qui relève des primes, des déductions et des abattements spécifiques.
Pour les bailleurs, des dépenses déductibles du revenu foncier
Si vous êtes propriétaire d’un bien que vous louez, les travaux d’isolation peuvent être déduits de vos revenus fonciers, à condition que le logement soit mis en location nue (pas meublée), et que les travaux ne soient pas de simple entretien mais bien des améliorations.
Exemple : isolation des combles, changement d’un système de chauffage obsolète, remplacement des menuiseries par du double vitrage performant… Autant de dépenses qui peuvent réduire votre revenu imposable, et donc votre impôt.
Les travaux qui ouvrent (vraiment) droit à un avantage fiscal
Isolation thermique des murs, toitures, sols : la base solide
Ce sont les travaux les plus courants et les plus rentables fiscalement. L’isolation des combles perdus, rampants, toiture-terrasse ou des murs par l’intérieur ou l’extérieur est clairement éligible.
Attention toutefois : les matériaux utilisés doivent respecter un certain niveau de performance (valeurs R minimum), et l’entreprise doit être labellisée RGE (Reconnu Garant de l’Environnement).
Sans ça, oubliez toute déduction ou aide. Vous paierez plein pot.
Remplacement des fenêtres : oui, mais sous conditions
Beaucoup pensent que changer des fenêtres simples vitrages pour du double suffit à déclencher un avantage fiscal. Faux.
Depuis plusieurs années, ces travaux ne sont plus systématiquement couverts, sauf si vous les intégrez dans un bouquet de rénovation globale. Et encore, là aussi, seules certaines performances thermiques ouvrent droit à une aide.
En clair : si votre artisan vous vend une « réduction d’impôt automatique » pour des fenêtres, fuyez.
Isolation des planchers bas : souvent oubliée, mais efficace
C’est l’un des travaux les plus discrets… mais redoutablement efficace sur le confort thermique. L’isolation du plancher bas donne souvent droit à un financement via MaPrimeRénov’ et peut également entrer dans le calcul d’un déficit foncier si vous êtes bailleur.
Encore une fois, l’astuce est de faire réaliser les travaux par un artisan certifié RGE, et de conserver toutes les factures détaillées.
Les erreurs qui vous font perdre le bénéfice fiscal
Oublier la déclaration dans la bonne année
Vous avez fait les travaux cette année ? Très bien. Mais si vous êtes éligible à une déduction ou un abattement, vous devez les déclarer dans le bon exercice fiscal. Sinon, c’est trop tard.
Beaucoup pensent qu’ils pourront « rattraper » l’an prochain. Erreur classique. La déduction s’applique uniquement l’année de paiement des travaux, pas après.
Ne pas vérifier les normes techniques
Les matériaux utilisés doivent respecter des performances précises : résistance thermique, épaisseur, conductivité… Et ce sont ces chiffres, indiqués sur la facture ou la fiche technique, que le fisc pourra vous demander en cas de contrôle.
Un isolant mal choisi ou une pose non conforme = pas d’avantage fiscal. Même si vous avez payé cher.
Peut-on cumuler réduction d’impôt et autres aides ?
Oui, mais sous certaines limites
Vous pouvez cumuler une déduction fiscale avec d’autres dispositifs comme :
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MaPrimeRénov’
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les aides de l’Anah
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les certificats d’économies d’énergie (CEE)
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un éco-prêt à taux zéro
Mais attention : certaines aides doivent être déduites de la base de calcul pour votre impôt. Vous ne pouvez pas déduire deux fois la même chose.
Exemple : si MaPrimeRénov’ vous rembourse 6 000 €, vous ne pouvez pas déclarer 10 000 € de travaux pour une réduction fiscale. Seuls les montants réellement restés à votre charge peuvent l’être.
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Benjamin Lambert est spécialisé dans l’analyse des marchés financiers et la gestion d’actifs. Avec plus de 12 ans d’expérience, il apporte des analyses claires sur les tendances boursières, les investissements durables et les stratégies fiscales. Sur FAIRE, Pierre décrypte l’actualité économique pour mieux vous guider dans vos choix financiers.