On vous a sûrement déjà dit que le gaz était plus rentable que l’électricité. Ou l’inverse. Entre les avis contradictoires, les simulateurs de consommation peu réalistes, et les discours marketing bien ficelés, difficile de savoir à qui se fier. Et pourtant, le choix de votre mode de chauffage peut faire exploser – ou alléger – vos factures d’énergie pour les dix prochaines années. Alors, que faut-il vraiment croire ? Ce que vous allez lire pourrait bien bousculer vos certitudes.
Le chauffage électrique : pas si cher qu’on le pense
Des coûts d’installation avantageux
À première vue, l’électricité semble souvent hors-jeu à cause de son tarif au kWh. Mais ce serait une erreur de s’arrêter là. Les coûts d’installation d’un chauffage électrique sont bien plus légers que ceux du gaz. Pas de chaudière à poser, pas de raccordement au réseau gazier (qui peut coûter une petite fortune), pas d’entretien annuel obligatoire. Un simple radiateur électrique se fixe en quelques minutes, sans gros travaux. Sur une maison neuve ou un appartement bien isolé, c’est un point non négligeable.
Prenons un exemple concret. Pour une maison de 100 m², l’installation électrique complète peut coûter entre 2 000 et 4 000 €. Pour une chaudière gaz, avec la tuyauterie, les radiateurs et le raccordement, la facture peut grimper à plus de 10 000 €. La différence est énorme dès le départ.
Une consommation très variable selon l’isolation
L’autre point souvent oublié : la consommation dépend énormément de l’isolation du logement. Un radiateur électrique dans une maison bien isolée peut consommer deux fois moins que dans un logement mal conçu. Autrement dit, un mauvais habitat plombe votre facture, quel que soit le mode de chauffage.
Et depuis l’arrivée des radiateurs à inertie, la donne a changé. Ils stockent la chaleur et la diffusent doucement, même éteints. Ce n’est plus le grille-pain glouton des années 80.
Le prix de l’électricité, un faux problème ?
Oui, le prix du kWh électrique est plus élevé que celui du gaz. Mais les choses évoluent vite. L’électricité d’origine renouvelable prend de plus en plus de place. Et surtout, les tarifs du gaz sont devenus très volatils. La crise énergétique de 2022 a montré à quel point ils peuvent s’envoler du jour au lendemain.
Le chauffage au gaz : rentable, mais à quelles conditions ?
Une meilleure performance… sur le papier
Le chauffage au gaz naturel reste performant. Une chaudière gaz à condensation bien réglée affiche un excellent rendement, parfois supérieur à 100 % (oui, c’est possible, car elle récupère la chaleur des fumées). Sur le papier, c’est imbattable.
Mais ce rendement ne se traduit pas toujours par des économies sonantes et trébuchantes. Si votre logement est peu isolé, la chaudière devra tourner plus longtemps et consommer davantage. Et comme pour l’électrique, tout repose sur la qualité de votre isolation.
Un prix du gaz devenu imprévisible
Pendant longtemps, le gaz avait un avantage clair : son prix. Mais ce n’est plus aussi vrai. La fin des tarifs réglementés, les tensions géopolitiques, les hausses soudaines… Le gaz est devenu un pari risqué. Vous pouvez faire une bonne affaire une année, puis voir votre facture grimper de 40 % l’année suivante. Difficile de prévoir vos dépenses à moyen terme.
Des frais cachés à ne pas sous-estimer
Avec le gaz, il y a aussi des frais qu’on oublie facilement : entretien obligatoire de la chaudière, ramonage éventuel, pièces à changer au bout de 10 ou 15 ans, sans parler du coût de remplacement complet. Une chaudière à condensation coûte entre 3 000 et 6 000 € à installer. Et quand elle tombe en panne en plein hiver, le devis peut faire très mal.
Le verdict dépend de votre logement… et de votre mode de vie
Chauffage électrique : idéal pour les petits espaces et les bons isolants
Si vous vivez dans un appartement bien isolé, de moins de 80 m², ou dans une maison neuve conforme à la RE 2020, l’électrique est souvent le plus judicieux. Pourquoi ? Parce que vos besoins sont réduits, vos murs conservent la chaleur, et l’investissement de départ est très raisonnable. Vous pouvez même combiner cela avec des panneaux solaires, et là, c’est le jackpot.
Chauffage au gaz : mieux pour les grandes maisons anciennes (si bien rénovées)
Dans une maison ancienne rénovée avec soin, avec une surface de plus de 100 m², le gaz reste une option cohérente. Mais attention : il faut que l’isolation suive. Sinon, vous chaufferez… la rue. Et dans ce cas, peu importe la performance de votre chaudière, votre portefeuille ne vous dira pas merci.
Et la pompe à chaleur dans tout ça ?
Difficile de ne pas la mentionner. Car entre gaz et électricité, il y a une troisième voie très sérieuse : la pompe à chaleur. Elle consomme de l’électricité, mais produit beaucoup plus d’énergie thermique qu’elle n’en dépense. Si vous pouvez l’installer (et si votre logement s’y prête), c’est souvent le meilleur compromis sur le long terme.des centaines, voire des milliers d’euros sur les années à venir.
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Benjamin Lambert est spécialisé dans l’analyse des marchés financiers et la gestion d’actifs. Avec plus de 12 ans d’expérience, il apporte des analyses claires sur les tendances boursières, les investissements durables et les stratégies fiscales. Sur FAIRE, Pierre décrypte l’actualité économique pour mieux vous guider dans vos choix financiers.