Lorsque la retraite approche, beaucoup de salariés découvrent qu’ils ont droit à une prime de départ. Mais une question revient sans cesse : cette prime compte-t-elle dans le calcul de la pension de retraite ? La réponse est plus nuancée qu’il n’y paraît, car tout dépend de la nature de la prime, de votre régime de retraite et du traitement fiscal appliqué.
Qu’est-ce que la prime de départ à la retraite ?
La prime de départ est une indemnité versée par l’employeur lorsque le salarié prend sa retraite. Son montant dépend de plusieurs facteurs : l’ancienneté, la convention collective, parfois le niveau de salaire. Dans certains cas, elle peut représenter plusieurs mois de rémunération.
Contrairement à une pension, cette prime est versée en une seule fois et vise à accompagner le salarié dans la transition. Mais la confusion vient du fait qu’elle apparaît sur le dernier bulletin de salaire, ce qui pousse beaucoup à croire qu’elle influence les droits à la retraite.
La prime entre-t-elle dans le calcul de la pension de base ?
La pension de retraite de base est calculée à partir de la moyenne des salaires soumis à cotisations sociales. Or, la prime de départ à la retraite n’entre pas dans l’assiette de calcul des droits. Elle ne génère donc aucun trimestre supplémentaire et n’augmente pas le salaire annuel moyen retenu par la Sécurité sociale.
En clair, votre pension de base ne bougera pas, même si votre prime est conséquente. Elle sera considérée uniquement comme un revenu exceptionnel sur le plan fiscal.
Qu’en est-il des retraites complémentaires ?
Le principe est identique pour l’Agirc-Arrco et les autres régimes complémentaires : la prime de départ ne génère pas de points de retraite supplémentaires. Les points sont calculés sur la base des salaires soumis à cotisations, hors indemnités exceptionnelles.
Cela signifie que même dans la fonction publique ou les entreprises privées, cette prime n’a aucun effet direct sur votre pension. En revanche, elle peut influencer votre imposition au moment de votre départ, puisque son montant s’ajoute à vos revenus de l’année.
Fiscalité de la prime de départ : un point clé à retenir
La prime est soumise à l’impôt sur le revenu, mais elle bénéficie d’un régime particulier. Vous pouvez parfois opter pour un système d’imposition favorable, comme l’étalement ou le système du quotient, afin de réduire l’impact fiscal.
Certains salariés découvrent à ce moment-là les règles proches d’autres dispositifs fiscaux, comme ceux liés aux stratégies pour payer moins d’impôts à la retraite. Bien anticiper vous permet d’éviter une lourde fiscalité l’année de votre départ.
La prime et les congés payés non pris : un cumul possible
Au moment du départ, l’employeur verse également une indemnité compensatrice pour les congés payés non pris. Elle aussi ne génère pas de droits à la retraite, mais elle s’ajoute à la prime de départ dans vos revenus imposables. Cette accumulation peut parfois provoquer un saut de tranche fiscale.
C’est pourquoi il est recommandé d’anticiper la date de votre départ et de vérifier avec votre employeur s’il est possible d’aménager le calendrier. Dans certains cas, différer d’un mois permet de lisser la fiscalité sur deux années différentes.
Comment optimiser la gestion de sa prime de départ ?
Anticiper avec l’employeur
Avant de partir, échangez avec les ressources humaines pour connaître le montant exact et les conditions de versement. Cela vous permet d’anticiper vos impôts et de vérifier vos droits.
Se renseigner sur les aides fiscales
Certains dispositifs permettent de limiter l’impact de ce revenu exceptionnel. Comme pour la déclaration d’autres indemnités, la transparence est indispensable. Les règles ressemblent à celles applicables à d’autres allocations, par exemple dans le cadre d’un versement de pension de réversion.
Vérifier les autres droits liés à la fin de carrière
Outre la prime, il est essentiel de vérifier vos trimestres validés, vos points complémentaires et vos éventuelles indemnités liées à votre convention. Cette vérification vous évite de perdre des avantages financiers auxquels vous pourriez prétendre. Pour estimer vos droits, vous pouvez aussi comparer votre situation avec les calculs liés à l’impact fiscal des emprunts et des revenus exceptionnels.
En résumé : quel impact réel sur la pension ?
La prime de départ à la retraite ne fait pas augmenter votre pension, ni de base ni complémentaire. Elle est considérée comme un revenu exceptionnel, soumis à l’impôt, mais sans effet sur vos droits. L’essentiel est donc de bien anticiper la fiscalité et de sécuriser vos droits de retraite par ailleurs.
Si vous vous apprêtez à quitter la vie professionnelle, rapprochez-vous d’un notaire ou d’un conseiller en gestion de patrimoine. Il pourra vous aider à optimiser le calendrier et à éviter une fiscalité trop lourde sur cette somme, tout en sécurisant votre transition vers la retraite.
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Camille Bernard est dans l’immobilier avec une forte expérience dans la gestion de patrimoine et l’investissement locatif. Sur FAIRE, elle partage ses connaissances sur les tendances immobilières, les copropriétés et les projets de rénovation, tout en fournissant des conseils pratiques pour optimiser vos investissements.