Un système de retraite comparable aux standards internationaux
La France consacre 14,2% de son PIB aux retraites, dont 13,9% via le système public, la plaçant derrière l’Italie (17,1%). Contrairement aux idées reçues, cette situation n’est pas exceptionnelle quand on examine les dépenses totales de retraite dans d’autres pays. Les États-Unis et le Royaume-Uni, avec leurs systèmes mixtes combinant pensions publiques et privées, atteignent respectivement 12,7% et 11,2% du PIB. La spécificité française réside davantage dans la prépondérance du financement public.
Le défi de l’emploi : un levier crucial
Le taux d’emploi des 20-64 ans en France (74%) reste l’un des plus faibles de l’OCDE, loin derrière l’Allemagne (81%), le Danemark (80,1%) ou les Pays-Bas (82,9%). Cette situation impacte directement les recettes du système par répartition.
Les réformes du marché du travail engagées depuis 2017 visent à stimuler l’emploi et, par conséquent, à renforcer le financement des retraites.
L’âge de départ : une particularité française
En 2022, les Français quittaient en moyenne le marché du travail à 60,7 ans (hommes) et 62,2 ans (femmes), soit les âges les plus bas d’Europe.
La réforme de 2023 portant l’âge légal à 64 ans vise à réduire cet écart. Les projections de Bercy anticipent des gains significatifs : 8 milliards d’euros nets en 2027, plus 9 milliards issus des cotisations supplémentaires des seniors maintenus en activité.
Le poids du financement public
La singularité française réside dans son modèle de financement presque exclusivement public, contrairement aux pays anglo-saxons qui privilégient un système mixte.
Cette caractéristique, si elle garantit une certaine équité, pose la question de la soutenabilité à long terme face aux défis démographiques.
Les perspectives démographiques
Le vieillissement démographique, défi majeur pour de nombreux pays occidentaux, touche également la France.
Cependant, la situation française apparaît relativement moins préoccupante que celle de certains voisins européens, grâce à un taux de natalité historiquement plus dynamique.
Conclusion
Le système de retraite français, loin d’être un gouffre financier comme parfois dépeint, présente des spécificités qui le distinguent sans le condamner. Les réformes engagées visent à assurer sa pérennité tout en préservant ses principes fondamentaux de solidarité.
L’enjeu réside désormais dans la capacité à adapter le système aux évolutions démographiques et économiques, tout en maintenant l’équilibre entre solidarité collective et soutenabilité financière.
Source : Challenges
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Laurent Jonas est un consultant chevronné en fiscalité, spécialisé dans l’optimisation des impôts et la gestion des finances des entreprises. Avec une solide expérience auprès des TPE et PME, il offre sur FAIRE des articles riches en conseils pour naviguer dans le monde complexe des crédits d’impôts et des aides publiques.