Vous venez de finir un CDD. Ou vous enchaînez les contrats, avec l’impression de ne jamais vraiment décrocher de stabilité. Et maintenant, une proposition en CDI se présente… mais elle ne vous convient pas. Ou pire : vous signez, vous tenez quelques semaines, et vous réalisez que ce job n’était pas pour vous. Vous quittez tout. Et là, vous entendez cette phrase glaciale de Pôle emploi : “Vous n’avez pas droit au chômage, vous avez démissionné.” Fin de l’histoire ? Pas forcément. Il existe des moyens parfaitement légaux de récupérer vos droits, même après une démission qui suit un CDD. La clé ?
Pourquoi une démission bloque (en principe) l’accès au chômage ?
Le principe de la démission volontaire
Dans la logique de l’assurance chômage, seule une perte involontaire d’emploi donne droit à l’indemnisation. Donc, si vous démissionnez, l’administration considère que vous avez choisi de quitter votre emploi. Ce choix vous exclut, dans la majorité des cas, du droit aux allocations.
Même si vous aviez des CDD avant, même si vous avez travaillé des mois ou des années. Le dernier contrat compte. Et s’il se termine par une démission… vous êtes bloqué.
Mais le système n’est pas aussi figé qu’on le croit
Il existe des cas de démission considérés comme “légitimes”, qui permettent de toucher le chômage. Et certains d’entre eux concernent directement les personnes qui enchaînent les CDD, les missions ou les CDI courts.
Et surtout, il y a une stratégie souvent ignorée pour contourner légalement le blocage. Elle repose sur le timing et la nature de vos contrats.
Enchaîner un CDI après un ou plusieurs CDD : ce qu’il faut savoir
La règle des 65 jours de travail
Voici un point clé : si vous avez travaillé au moins 65 jours ouvrés (environ 3 mois) depuis votre démission, vous pouvez réouvrir vos droits au chômage, à condition que ces jours soient effectués dans un emploi soumis à l’assurance chômage.
Cela signifie que si vous démissionnez d’un poste, mais que vous reprenez un contrat ensuite et tenez les 65 jours (ou plus), vous pouvez retrouver vos droits. Mais ce n’est pas automatique : vous devez faire valoir ce droit lors de votre inscription, et vos contrats doivent être bien enregistrés dans votre dossier.
Le piège à éviter : démissionner d’un CDI juste après un CDD
Ce scénario est fréquent : vous terminez un CDD, signez un CDI rapidement (parfois pour sécuriser une situation)… et vous vous rendez compte que vous ne voulez pas rester. Vous démissionnez au bout de deux ou trois semaines.
Résultat : le CDI devient votre contrat de référence pour l’ouverture des droits… et comme vous l’avez quitté volontairement, vous perdez vos droits, même si vous aviez accumulé des droits avec vos CDD précédents.
Comment récupérer ses droits sans tomber dans l’illégalité ?
Attendre la fin naturelle du CDD avant de s’inscrire
Si vous êtes dans une période où vous enchaînez les contrats courts, prenez le temps de faire le point avant d’enchaîner avec un CDI mal choisi. Une fin de CDD donne toujours droit au chômage, sans discussion. Il suffit d’avoir travaillé au moins 6 mois sur les 24 derniers mois.
Donc si vous avez terminé un CDD récemment, inscrivez-vous à Pôle emploi immédiatement, sans chercher à signer un CDI dans la précipitation. Vous protégerez vos droits.
Travailler de nouveau après une démission
Si vous avez démissionné, vous pouvez encore récupérer vos droits en travaillant à nouveau pendant 65 jours ouvrés, dans un ou plusieurs contrats. Une fois ce seuil atteint, vous pourrez vous réinscrire à Pôle emploi avec ouverture des droits basée sur l’ensemble de vos périodes travaillées, y compris avant la démission.
Cela permet à de nombreux profils (intérimaires, saisonniers, extras…) de récupérer une indemnisation après un “faux pas” contractuel.
Démission légitime : le cas précis de la reconversion ou du projet pro
Une démission pour projet de reconversion peut être indemnisée
Depuis quelques années, il existe une exception qui permet d’être indemnisé même après une démission volontaire : il s’agit de la démission dans le cadre d’un projet professionnel validé (formation, création d’entreprise…).
Pour en bénéficier, vous devez :
-
justifier de 5 années d’activité continue
-
présenter un projet sérieux validé par une commission
-
respecter la procédure (entretien conseil, dossier complet…)
Ce dispositif est peu utilisé, car il demande une vraie préparation, mais il peut sauver une transition compliquée après un CDD.
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Camille Bernard est dans l’immobilier avec une forte expérience dans la gestion de patrimoine et l’investissement locatif. Sur FAIRE, elle partage ses connaissances sur les tendances immobilières, les copropriétés et les projets de rénovation, tout en fournissant des conseils pratiques pour optimiser vos investissements.