Les craintes des épargnants
Face à la dette publique croissante, de nombreux Français s’inquiètent d’une possible réquisition de leurs épargnes par l’État, particulièrement concernant les Livrets A, LDDS et LEP. Cette préoccupation grandissante mérite d’être analysée à la lumière du cadre juridique existant et des garanties constitutionnelles.
Protection constitutionnelle de l’épargne
La propriété privée bénéficie d’une protection constitutionnelle solide en France. Comme le rappelle Boursorama, l’article 17 de la Déclaration des droits de l’Homme et du citoyen de 1789, ainsi que l’article 544 du Code civil, garantissent le caractère absolu du droit de propriété.
Philippe Crevel, président du Cercle de l’Épargne, confirme que l’État ne peut pas « unilatéralement piocher » dans l’épargne des ménages.
Les limites du pouvoir de l’état
Si l’État ne peut pas directement saisir les épargnes, il dispose néanmoins d’autres leviers d’action. Le gouvernement peut notamment modifier la fiscalité sur les intérêts des comptes d’épargne.
Toutefois, toute décision majeure concernant l’épargne des Français doit obligatoirement passer par le Parlement, assurant ainsi un contrôle démocratique.
Le cas particulier de l’assurance-vie
La loi Sapin 2 de 2016 constitue un cas particulier, permettant le blocage temporaire des retraits d’assurance-vie en cas de crise financière majeure.
Comme l’explique Gildas Robert d’Accenture, cette mesure vise à prévenir les « Bank Runs » et à protéger le système financier, mais ne s’applique pas aux livrets réglementés (Livret A, LDDS, LEP).
Une protection plutôt qu’une menace
Les experts considèrent ces dispositifs légaux comme des protections pour les épargnants plutôt que des menaces.
En cas de crise systémique, ces mécanismes visent à préserver la stabilité du système financier et, par conséquent, les avoirs des épargnants eux-mêmes.
Conclusion
Bien que les inquiétudes concernant la sécurité de l’épargne soient compréhensibles dans un contexte de dette publique élevée, le cadre juridique français offre de solides garanties contre une réquisition arbitraire des épargnes par l’État.
Les dispositifs existants visent davantage à protéger les épargnants qu’à les spolier, même si une vigilance citoyenne reste toujours nécessaire face aux évolutions législatives potentielles.
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Laurent Jonas est un consultant chevronné en fiscalité, spécialisé dans l’optimisation des impôts et la gestion des finances des entreprises. Avec une solide expérience auprès des TPE et PME, il offre sur FAIRE des articles riches en conseils pour naviguer dans le monde complexe des crédits d’impôts et des aides publiques.