Une aide sociale en quête de modernisation
L’Allocation de solidarité aux personnes âgées (Aspa) connaît une évolution majeure en 2025. Après la revalorisation de janvier portant le plafond à 1 034,28 € pour une personne seule et 1 605,73 € pour un couple, une nouvelle réforme cruciale se dessine. Le point central : la suppression de la récupération sur la résidence principale après le décès du bénéficiaire, une mesure particulièrement attendue par de nombreux retraités propriétaires.
Le paradoxe du non-recours : un constat alarmant
Les chiffres sont éloquents : selon la Drees, près de 300 000 personnes seules éligibles renoncent à l’Aspa. La principale raison ? La crainte de voir l’État récupérer les sommes versées sur leur succession, particulièrement sur leur bien immobilier.
Actuellement, cette récupération s’applique dès que l’actif net successoral dépasse 107 616 € en métropole et 150 000 € dans les DOM, créant une situation particulièrement problématique pour les propriétaires modestes.
Une proposition de loi novatrice
La députée Émeline K/Bidi a déposé le 22 avril une proposition de loi révolutionnaire. Son objectif : exclure la résidence principale du calcul de récupération sur succession. Cette initiative vise particulièrement à protéger les familles des DOM, où les logements intergénérationnels sont une réalité sociale profondément ancrée.
Pour compenser le manque à gagner, une taxe additionnelle sur les produits du tabac est envisagée.
Les DOM au cœur des préoccupations
Cette réforme répond particulièrement aux spécificités des territoires ultramarins. À La Réunion, par exemple, 25% des seniors de plus de 55 ans partagent leur logement avec d’autres adultes que leur conjoint.
Cette cohabitation, fruit d’une pénurie de logements et d’une solidarité familiale forte, nécessitait une adaptation des critères de l’Aspa aux réalités locales.
Impact social et perspectives
Avec plus de 600 000 bénéficiaires fin 2023 percevant en moyenne 500 € mensuels, l’Aspa reste un dispositif crucial dans la lutte contre la précarité des seniors.
Cette réforme pourrait encourager davantage de retraités modestes à demander cette aide, sans craindre de compromettre la transmission de leur résidence principale à leurs héritiers.
Conclusion
Cette évolution législative marque un tournant dans la politique sociale française envers les seniors. En préservant le patrimoine familial tout en maintenant le soutien aux plus démunis, cette réforme pourrait enfin réconcilier solidarité nationale et protection du patrimoine familial.
Une avancée significative qui pourrait réduire considérablement le non-recours à l’Aspa et améliorer concrètement les conditions de vie de nombreux retraités modestes.
Source : PleineVie
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Laurent Jonas est un consultant chevronné en fiscalité, spécialisé dans l’optimisation des impôts et la gestion des finances des entreprises. Avec une solide expérience auprès des TPE et PME, il offre sur FAIRE des articles riches en conseils pour naviguer dans le monde complexe des crédits d’impôts et des aides publiques.