Quand on perd un frère, la douleur est immense. Mais au-delà du chagrin, une question surgit parfois, brutale et urgente : qui héritera de vos parents dans ce cas ? Un sujet délicat, souvent source de tensions familiales, mais qui mérite d’être clarifié pour éviter les malentendus. Ce que vous devez savoir, c’est que la loi est claire, mais elle peut réserver des surprises.
Les principes de la succession en l’absence de testament
En droit français, la répartition de l’héritage suit un ordre précis appelé « ordre des héritiers ». Vos parents font partie de ce qu’on appelle la « souche ascendante », et vous, avec vos frères et sœurs, de la « souche descendante ».
Mais lorsque l’un des enfants décède avant les parents, le principe de la représentation entre en jeu. Cela signifie que si votre frère avait des enfants, ce sont eux qui viennent prendre sa place dans la succession. Ils héritent alors de la part qui aurait dû revenir à leur père.
Exemple concret : une fratrie avec enfants et sans enfants
Imaginez que vous avez deux frères. L’un est décédé, mais il avait deux enfants. Vous vous retrouvez donc avec un frère vivant et les deux enfants de votre frère disparu. Dans ce cas, l’héritage de vos parents se partagera en trois parts égales : une pour votre frère vivant, et les deux enfants de votre frère disparu se partageront la part de leur père.
En revanche, si votre frère décédé n’avait pas d’enfants, la situation change radicalement. Sa part n’existe tout simplement plus. Vous et votre frère vivant serez alors les deux seuls héritiers de vos parents, partageant l’héritage à parts égales.
Les spécificités du droit de représentation

Le droit de représentation ne s’applique qu’aux descendants directs. Autrement dit, si votre frère décédé n’a pas eu d’enfants, ce n’est pas un neveu, une nièce ou même un autre parent qui prendra sa place. La part qu’il aurait reçue est simplement réintégrée entre les autres enfants encore vivants.
Et si vos parents décident de rédiger un testament ? Dans ce cas, la situation peut être totalement différente. Vos parents peuvent choisir de répartir leur patrimoine comme ils l’entendent, tout en respectant ce qu’on appelle la « réserve héréditaire ». Cette réserve protège une partie de l’héritage pour les enfants, quoi qu’il arrive.
Que se passe-t-il si vos parents font une donation ?
Vous avez peut-être entendu parler de la donation de son vivant. Beaucoup de parents choisissent cette solution pour anticiper la succession. Mais là encore, la situation peut se compliquer si l’un des enfants est décédé. Si vos parents ont effectué une donation de leur vivant à votre frère disparu, ses enfants peuvent revendiquer leur part de cette donation.
Prenons un exemple simple : vos parents ont donné une maison à votre frère avant son décès. Si votre frère avait des enfants, ces derniers peuvent demander que cette donation soit réintégrée dans l’héritage global pour recalculer la part de chacun. En revanche, si votre frère n’avait pas de descendants, cette donation est simplement perdue pour la succession.
Le cas particulier de la « réserve héréditaire »
La loi française protège les enfants, qu’ils soient vivants ou représentés par leurs propres enfants, grâce à la réserve héréditaire. Cette part minimale de l’héritage est garantie par la loi, même si vos parents rédigent un testament.
Par exemple, si vos parents ont deux enfants mais que l’un est décédé, ses enfants (vos neveux ou nièces) auront droit à la part de leur parent décédé. Vos parents ne peuvent pas les en priver, sauf dans des cas très exceptionnels (exhérédation pour motifs graves).
Et si vos parents se remarient après le décès de votre frère ?
Autre situation délicate : vos parents se remarient après la mort de votre frère. Ici, la présence d’un beau-père ou d’une belle-mère peut bouleverser la succession. Si votre parent survivant laisse une partie de son patrimoine à son nouveau conjoint, la part de votre frère décédé peut être réduite. Mais là encore, la réserve héréditaire protège une partie de l’héritage pour les enfants ou leurs représentants.
La situation devient encore plus complexe si votre parent survivant a des enfants avec son nouveau conjoint. Dans ce cas, les nouveaux demi-frères et demi-sœurs entreront également dans la succession, ce qui peut créer des partages plus compliqués.
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Benjamin Lambert est spécialisé dans l’analyse des marchés financiers et la gestion d’actifs. Avec plus de 12 ans d’expérience, il apporte des analyses claires sur les tendances boursières, les investissements durables et les stratégies fiscales. Sur FAIRE, Pierre décrypte l’actualité économique pour mieux vous guider dans vos choix financiers.