Les conclusions alarmantes du rapport préliminaire
Un rapport préliminaire du Conseil d’orientation des retraites (COR), qui a fuité avant sa publication officielle du 12 juin, dresse un tableau préoccupant du système des retraites français. Le document prévoit un déficit initial de 1,7 milliard d’euros en 2024, qui pourrait s’aggraver jusqu’à atteindre 1,4% du PIB en 2070, une révision à la hausse par rapport aux précédentes estimations de 0,8%.
Un déséquilibre structurel croissant
Les projections révèlent un écart grandissant entre les recettes et les dépenses.
Si les dépenses de retraite augmentent modérément de 13,9% à 14,2% du PIB entre 2024 et 2070, les ressources devraient chuter plus significativement, passant de 13,9% à 12,8% du PIB sur la même période. Cette tendance menace la pérennité du système actuel.
La solution controversée des 66,5 ans
Parmi les quatre pistes de redressement étudiées, le COR privilégie le relèvement progressif de l’âge légal de départ à 66,5 ans d’ici 2070.
Cette recommandation intervient alors que la réforme portant l’âge à 64 ans est à peine entrée en vigueur. Les autres options (modération des pensions, prélèvements sur les retraités aisés, hausse des cotisations) sont jugées « récessives ».
Les réactions syndicales
Les organisations syndicales, notamment la CGT, ont vivement réagi à ces conclusions. Elles dénoncent un rapport « totalement orienté » et contestent la légitimité du COR à privilégier une option plutôt qu’une autre.
La controverse est d’autant plus vive que la nomination du président du COR par Emmanuel Macron avait déjà suscité des débats.
Le contexte européen
Dans une Europe confrontée au vieillissement démographique, la tendance est au recul de l’âge de départ en retraite.
Le Danemark a notamment voté un report à 70 ans d’ici 2040, tandis que la majorité des pays européens ont déjà fixé leur âge légal à 65 ans minimum.
Conclusion
Ce rapport préliminaire du COR s’inscrit dans un débat plus large sur l’avenir des retraites en France.
Alors que le pays digère encore la réforme de 2023, ces nouvelles projections et recommandations risquent d’alimenter de vives discussions entre le gouvernement et les partenaires sociaux sur les solutions à adopter pour garantir la pérennité du système.
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Laurent Jonas est un consultant chevronné en fiscalité, spécialisé dans l’optimisation des impôts et la gestion des finances des entreprises. Avec une solide expérience auprès des TPE et PME, il offre sur FAIRE des articles riches en conseils pour naviguer dans le monde complexe des crédits d’impôts et des aides publiques.






