Le grand chambardement fiscal des retraités
François Bayrou frappe fort dans le portefeuille des retraités français. La suppression de l’abattement fiscal de 10% sur les pensions, remplacé par un forfait unique de 2.000 euros, va redistribuer les cartes fiscales pour 15 millions de pensionnés.
Cette mesure s’inscrit dans l’ « année blanche » budgétaire annoncée par le Premier ministre.
L’ancien système : un avantage dégressif
Jusqu’en 2025, chaque retraité bénéficiait d’une déduction de 10% de sa pension imposable, plafonnée à 4.123 euros annuels. Cette niche fiscale visait à compenser l’absence de frais professionnels chez les pensionnés, à l’image des actifs.
Simulations : gagnants et perdants selon votre pension
Pension de 15.000 euros annuels
- Ancien abattement : 1.500 euros
- Nouveau forfait : 2.000 euros
- Gain de 500 euros
Pension de 25.000 euros annuels
- Ancien abattement : 2.500 euros
- Nouveau forfait : 2.000 euros
- Perte de 500 euros
Pension de 50.000 euros annuels
- Ancien abattement : 4.123 euros (plafond)
- Nouveau forfait : 2.000 euros
- Perte de 2.123 euros
Pension de 95.500 euros annuels
- Ancien abattement : 4.123 euros
- Nouveau forfait : 2.000 euros
- Perte de 2.123 euros, soit 860 euros nets d’impôt
Qui sont les vrais perdants ?
L’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) révèle que « la perte moyenne pour les 5% des retraités les plus riches atteindra 860 euros par an ». TF1 Info estime qu’un ménage moyen perdra environ 350 euros, soit 280 euros par unité de consommation.
Les classes moyennes supportent l’essentiel de l’effort fiscal. Avec des pensions entre 25.000 et 40.000 euros, elles perdent entre 350 et 700 euros par foyer selon les situations familiales.
La carte des impacts selon les revenus
Retraités non imposables : aucun changement, cette réforme ne les concerne pas directement.
Petites retraites (moins de 20.000 euros) : gain possible grâce au forfait de 2.000 euros supérieur à l’ancien abattement de 10%.
Classes moyennes (25.000 à 40.000 euros) : perte moyenne comprise entre 350 et 700 euros par foyer fiscal.
Revenus élevés (plus de 50.000 euros) : perte maximale de 2.123 euros d’abattement, représentant environ 860 euros nets d’impôt supplémentaires.
La justification gouvernementale
François Bayrou défend cette mesure en arguant que l’abattement de 10% « n’a plus lieu d’être » pour les retraités. Selon lui, cet avantage fiscal était justifié par l’existence de frais professionnels, désormais inexistants à la retraite.
Cette logique budgétaire stricte vise à supprimer les avantages jugés « non justifiés » dans le contexte d’assainissement des finances publiques. La mesure contribue à l’objectif global d’économies de 43,8 milliards d’euros.
Une réforme à double tranchant
Cette transformation crée une redistribution fiscale au sein de la population retraitée. Les plus modestes bénéficient d’un avantage relatif, tandis que les pensions moyennes et élevées contribuent davantage au redressement budgétaire.
L’impact psychologique dépasse parfois l’impact financier réel. Pour beaucoup de retraités, cette mesure symbolise une remise en cause de droits acquis après une carrière de cotisations.
Conclusion
La suppression de l’abattement de 10% au profit d’un forfait de 2.000 euros redistribue l’effort fiscal entre les retraités français. Cette mesure, qui s’ajoute au gel des pensions pour 2026, illustre la détermination du gouvernement à faire participer toutes les catégories au redressement des comptes publics. Si les plus modestes peuvent y gagner, les classes moyennes et supérieures de retraités supportent l’essentiel de cette contribution supplémentaire.
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Laurent Jonas est un consultant chevronné en fiscalité, spécialisé dans l’optimisation des impôts et la gestion des finances des entreprises. Avec une solide expérience auprès des TPE et PME, il offre sur FAIRE des articles riches en conseils pour naviguer dans le monde complexe des crédits d’impôts et des aides publiques.






