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82 % des Français jugent les retraités aussi modestes ou plus pauvres que les actifs

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82 % des Français jugent les retraités aussi modestes

Un constat sans appel : les retraités perçus comme défavorisés

Selon le dernier sondage Elabe pour BFMTV (avril 2025), une écrasante majorité de 82% des Français considère que les retraités vivent moins bien ou de manière équivalente aux actifs. Cette perception est particulièrement marquée chez les retraités eux-mêmes, dont 91% estiment leur situation financière au mieux égale à celle des actifs. Ce sentiment traverse toutes les strates de la société, témoignant d’une inquiétude collective sur la situation économique des seniors.

Le pessimisme des actifs face à leur avenir

L’enquête révèle un profond malaise chez les actifs : près de 8 sur 10 anticipent une détérioration de leur niveau de vie une fois à la retraite. Seule une infime minorité de 6% envisage une amélioration de leur situation.

Cette projection négative reflète une crise de confiance majeure dans le système de retraite actuel et soulève des questions sur la pérennité du modèle social français.

La réforme fiscale : un sujet explosif

La proposition de supprimer l’abattement fiscal de 10% sur les pensions cristallise les tensions. Avec 73% d’opposants dans la population générale, dont 88% chez les retraités, cette mesure apparaît comme politiquement risquée.

Même la jeune génération, pourtant plus nuancée, reste majoritairement hostile à cette initiative, avec 55% d’opposition chez les 18-34 ans.

Le clivage générationnel en question

L’étude met en lumière une contradiction intéressante : alors que les actifs perçoivent les retraités comme vulnérables, ils craignent simultanément pour leur propre avenir.

Cette double inquiétude complique considérablement toute tentative de réforme du système, créant un paradoxe où chaque génération se sent potentiellement lésée.

La solidarité intergénérationnelle à l’épreuve

La question de la contribution des retraités à l’effort collectif divise. Seuls 9% des Français jugent acceptable de mettre les retraités à contribution pour réduire le déficit public.

Même en ciblant uniquement les retraités aisés, l’adhésion reste minoritaire avec 47% d’approbation, soulignant la sensibilité du sujet.

Conclusion

Cette enquête révèle un paradoxe français : une société qui perçoit ses retraités comme vulnérables tout en s’inquiétant de l’avenir du système.

Cette double préoccupation rend complexe toute réforme structurelle, appelant à un débat national approfondi sur l’équité intergénérationnelle et la pérennité du système de retraites. Le défi pour les décideurs politiques sera de concilier la protection des plus vulnérables avec la nécessaire adaptation du système aux réalités économiques contemporaines.

Source : JournaldelEconomie

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